Traiter les déchets ménagers : une responsabilité citoyenne

  

FRONT DE GAUCHE ROMAINVILLE- LES LILAS- PANTIN

Traiter les déchets ménagers : une responsabilité citoyenne, une source d’emplois

Cela fait plus d’un an que le débat s’intensifie sur le projet d’usine de méthanisation de Romainville. La communauté EST ENSEMBLE a refusé à l’unanimité en novembre 2012 le projet de méga-usine que voulait nous imposer le Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères (SYCTOM). Mais le SYCTOM prétend maintenant à la fois tenir compte des exigences de la population et continuer l’ancienne procédure par un simple « avenant » au permis d’exploiter. Autrement dit : l’arnaque ! Nous disons NON. Et nous exigeons un référendum d’initiative populaire.

Expliquons-nous. Car le problème n’est pas simple.

Le contenu de nos poubelles 

Nous avons trois poubelles : une pour le verre, une pour les papiers-cartons, et une pour….tout le reste (poubelle brune). Le « reste », ce sont les Ordures ménagères résiduelles (OMR), qui contiennent pêle-mêle nos restes de repas et d’épluchures, mais aussi des morceaux de plastique, des emballages, des morceaux de verre cassés, des résidus chimiques divers (chiffons imbibés), des déchets métalliques visibles ou invisibles (métaux lourds).

Les restes de repas et épluchures (appelés bio-déchets), s’ils sont bien triés, peuvent être recyclés en compost ou produire du gaz par méthanisation. Mais pour cela, il faut les séparer des autres déchets, non pas à l’usine, mais dans nos lieux d’habitation (y compris en habitat collectif). TOUT LE PROBLÈME EST LÀ.

Marché juteux, mais usine dangereuse

Le SYCTOM, qui a donné le marché (juteux) à la société multinationale URBASER, dit en quelque sorte aux élu-e-s et aux habitant-e-s : ne vous inquiétez pas, vous n’avez rien à faire, on va s’occuper de trier votre poubelle brune dans la future usine TMB.

Leur procédé s’appelle « TMB-méthanisation ». Il y deux usines en une, l’une qui promet de séparer les déchets organiques du reste par le Tri Mécano-Biologique ou TMB, l’autre qui méthanise et fait du compost par fermentation. Mais toutes les expériences existantes en Europe montrent que les usines TMB ne savent pas réellement faire le tri dans notre poubelle brune. Résultat : ces usines aboutissent à du compost inutilisable qu’il faut incinérer ! Et en plus, elles sont dangereuses, car la méthanisation est un processus chimique très intéressant, mais qui peut être dangereux (explosions, incendies, odeurs) s’il est prévu en grands tonnages et près des habitants. Or, l’usine TMB du SYCTOM- URBASER prévoit le plus gros tonnage d’Europe et se situe à quelques dizaines de mètres des habitations !

Nous avons donc trois raisons de refuser cette usine :

• Elle est dangereuse, et sa technologie est jusqu’ici non maîtrisée

• Avec le TMB, elle n’aboutit pas à du compost utilisable en agriculture.

• Le procédé est très cher et aboutit finalement à incinérer le mauvais compost.

Bobigny, Pantin, Noisy-le Sec se prononcent contre :

et Romainville ?

La maire de Romainville avait été jusqu’ici en pointe de la critique du procédé. Mais elle a proposé un projet technologique suggéré par le laboratoire ECO-SOLUTION de BIOCITECH, sur lequel s’appuie le SYCTOM pour maintenir le même type d’usine avec un simple « avenant ». Autrement dit, le procédé TMB demeure ! Or la mairie ne dit plus rien à ce sujet. Que s’est-il passé ?

EST ENSEMBLE aussi doit refuser un avenant au projet.

Un autre projet doit être étudié : celui des riverains (porté par l’association ARIVEM). La communauté EST ENSEMBLE doit mettre des moyens pour l’étudier.

Avec les riverains, nous proposons le tri à la source, avec un service public

Les salariés de l’usine actuelle du SYCTOM craignent que le rejet du projet aboutisse à des suppressions d’emplois. Nous pensons au contraire que si les déchets sont triés dès le départ par les habitant-e-s, il faudra créer un service public (ou une Régie publique) pour apprendre à la population les gestes à accomplir, avec des salariés formés comme ambassadeurs de tri, avec des réunions d’information dans les quartiers, avec un suivi régulier.

Il faudra envisager des composteurs dans les habitats individuels ou collectifs, comme cela se fait déjà à Paris ou en Italie. Et sans doute transitoirement une quatrième poubelle, pour y déposer les bio-déchets méthanisables et bien séparés. Il faudra maintenir une usine de recyclage des autres déchets. L’emploi peut donc être développé et valorisé.

C’est une mobilisation citoyenne qui résoudra la question des déchets ménagers, et non des méga-usines qui font du profit sur la demande écologique légitime. Nos élus doivent montrer l’exemple.

Le projet SYCTOM ne doit pas passer !