La maladie de Kawasaki, nommée ainsi car plus fréquente au Japon, un type de vascularite systémique fébrile qui, en l’absence de traitement entraîne de graves cardiopathies, pourrait désormais être détectée par un simple test d’urine. Ces chercheurs de l’Hôpital pour enfants de Boston viennent en effet d’identifier les premiers biomarqueurs de la maladie, une découverte relayée par la revue EMBO Molecular Medicine.
Les protéines identifiées, présentes dans l’urine, pourraient permettre le diagnostic de la maladie de Kawasaki de cette maladie rare mais de plus en plus répandue qui provoque une inflammation des vaisseaux sanguins pouvant entraîner la dilatation des artères coronaires et jusqu’à la crise cardiaque chez certains enfants. Si la maladie est rapportée dans le monde entier, elle est beaucoup plus fréquente chez les populations asiatiques, spécialement au Japon avec une incidence de 112/100.000 vs 17/100.000 en Europe.
Un diagnostic aujourd’hui complexe : 80% des enfants diagnostiqués seront traités mais le diagnostic reste un défi. Le Dr Susan Kim, rhumatologue à Boston explique que le processus de diagnostic comprend l’examen d’une longue liste de critères et de symptômes. Surtout chez les enfants avec une présentation incomplète de la maladie, le diagnostic de Kawasaki peut être manqué. On ignore ce qui déclenche la maladie qui apparaît le plus souvent chez les enfants de moins de 5 ans. Sans diagnostic précoce, la maladie de Kawasaki peut avoir des conséquences graves: 25% des enfants atteints développeront un anévrisme des artères coronaires.
Un test proactif, qui permettrait de faire la distinction entre les enfants avec la maladie de Kawasaki et d’autres causes de la fièvre, par exemple, permettrait de commencer le traitement plus tôt et de réduire considérablement les risques de complications à long terme. Les chercheurs ont ainsi criblé la teneur en protéines de l’urine de patients atteints de la maladie de Kawasaki en utilisant la spectrométrie de masse et la méthode immuno-enzymatique. 190 protéines ont ainsi été identifiées, spécifiques à la maladie de Kawasaki. Deux sur les 190 ont été retenues (filamine C and meprine A) car associées à des lésions de vaisseaux sanguins, à des cellules musculaires cardiaques, à l’inflammation et finalement spécifiques à 98% de la maladie. Les niveaux des marqueurs permettent également de suivre la réponse au traitement et le cas échéant, la récidive de la maladie.
Des résultats très prometteurs à valider encore sur une large cohorte de patients mais qui devraient aboutir à un test permettant de détecter ou d’écarter un diagnostic de maladie de Kawasaki chez les patients suspects.
Source: EMBO Molecular Medicine 20 DEC 2012 DOI: 10.1002/emmm.201201494 Urine proteomics for discovery of improved diagnostic markers of Kawasaki disease