Ce sont les résultats du premier volet du programme Epidémiologie et surveillance des professions indépendantes (ESPrI), livrés par l’Institut de veille sanitaire au 21 février, des prévalences particulièrement élevées chez les hommes, et dans certains secteurs, ceux de la construction, du commerce et de la réparation automobile.
Selon l’OMS, plus de 107.000 personnes meurent chaque année d’un cancer du poumon lié à l’amiante ou d’asbestose. Toutes les formes d’amiante sont cancérogènes pour l’homme, et peuvent causer des mésothéliomes et des cancers du poumon, du larynx et des ovaires mais aussi d’autres maladies, telles que l’asbestose ou fibrose pulmonaire qui provoque une transformation fibreuse progressive du poumon qui évolue vers l’insuffisance respiratoire chronique grave. En France, le mésothéliome est, depuis 2012, une maladie à Déclaration obligatoire (DO).
Lancé dès 2005, dans 7 régions, le programme ESPrI permet d’estimer la prévalence de l’exposition professionnelle à l’amiante et de repérer les artisans ayant pu être exposés à l’amiante durant leur carrière professionnelle afin de leur proposer un bilan médical. Entre 2005 et 2009, ESPrI a porté sur plus de 9.000 artisans retraités dont près de 6.000 ont été évalués par les experts comme ayant été potentiellement exposés au cours de leur carrière. 125 hommes et 2 femmes auraient même subi une exposition élevée. Toutes les personnes exposées se sont vues proposer un bilan médical et 295 présentaient une pathologie, bénigne pour la plupart, connue comme pouvant avoir un lien avec l’amiante. Ces personnes ont été informées sur leurs droits à réparation via le Fonds d’indemnisation des Victimes de l’Amiante (FIVA).
Au total, chez l’ensemble des artisans prenant leur retraite, 65 % des hommes et 3 % des femmes ont été exposés à l’amiante au moins une fois durant leur carrière, un pourcentage bien plus élevé que chez les retraités salariés tous secteurs d’activité confondus. Les victimes, ont été majoritairement exposées, durant plus de la moitié de leur carrière. Les prévalences les plus élevées ont été relevées chez les hommes des secteurs de la construction, du commerce et de la réparation automobile.
Face à ces données, l’Institut de veille sanitaire recommande de renforcer l’information des médecins traitants et de favoriser les mesures préventives auprès des artisans et des retraités.
Source : Communiqué InVS Février 2013- Programme de surveillance post-professionnelle des artisans ayant été exposés à l’amiante (ESPrI)
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