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L’infaillibilité pontificale au milieu d’un monde faillible

Par Tchekfou @Vivien_hoch

Avec le renoncement de Benoit XVI et la tenue d’un nouveau conclave, nous entendons et nous lisons beaucoup de propos erronés – sinon insultants – touchant le Pape et l’Eglise. La notion d’infaillibilité est particulièrement incomprise par un monde médiatique relativiste et qui ne fait pas l’effort de comprendre de quoi il en ressort avec cette notion. Petit rattrapage. 

Infaillibilité_pontificale

Ce dogme a été défini solennellement en 1870 lors du premier concile œcuménique du Vatican. Mais Vatican II a réaffirmé cette notion avec force.

Extrait de la constitution Lumen Gentium, n° 25 :

« Cette infaillibilité, dont le divin Rédempteur a voulu pourvoir son Eglise pour définir la doctrine concernant la foi et les moeurs, s’étend aussi loin que le dépôt lui-même de la Révélation divine à conserver saintement et à exposer fidèlement. De cette infaillibilité le Pontife romain, chef du Collège des évêques, jouit du fait même de sa charge quand, en tant que pasteur et docteur suprême de tous les fidèles et chargé de confirmer ses frères dans la foi (Cf Luc 23,32) il proclame un point de doctrine touchant la foi et les moeurs« .

L’infaillibilité pontificale ne relève donc que des questions tocuhant « la foi et les moeurs », et ce seulement lorsqu’il s’exprime ex cathedra (c’est-à-dire en tant que Docteur suprême de l’Église et en engageant sa pleine autorité apostolique), et ce, en matière de foi et de morale. Ainsi le pape est infaillible lorsqu’il affirme le dogme de la Foi catholique, comme par exemple l’existence de Dieu Père/Fils/Esprit-Saint, où bien le fait que Jésus de Nazareth était bien le Christ, Fils de Dieu. En gros, le pape est infaillible lorsqu’il défend le contenu du Credo.

De même le pape est infaillible lorsqu’il affirme des principes touchant aux moeurs, notamment parce qu’il enracine son enseignement à la fois dans l’Ancien et le Nouveau Testament. C’est de là que viennent les prescriptions de l’Eglise, et en redisant ce que disent les écritures Saintes, le Pape ne peut qu’être infaillible. Ou alors il faut considérer que la Bible n’est pas un livre infaillible. Dans ce cas, c’est l’intégralité du monde judéo-chrétien qui s’effondre. Il faut choisir !

Toujours dans le n°25 de Lumen Gentium, à propos des évêques, on peut lire :

« … lorsque, même dispersés à travers le monde, mais gardant entre eux et avec le successeur de Pierre le lien de la communion, ils s’accordent pour enseigner authentiquement qu’une doctrine concernant la foi et les moeurs s’impose de manière absolue ; c’est la doctrine du Christ qu’infailliblement ils expriment alors. La chose est encore plus manifeste quand, dans le Concile oecuménique qui les rassemble, ils font acte de docteurs et de juges, aux définitions desquels il faut adhérer dans l’obéissance de la foi« .

Autrement dit : les évêques sont infaillibles DANS LEUR ENSEMBLE, et non individuellement, lorsqu’ils enseignent ENSEMBLE la même foi. Rappelons enfin que cela ne s’est produit qu’une seule fois depuis 1870, pour le dogme de l’Assomption de la Vierge Marie, proclamé par le pape Pie XII en1950, après consultation des évêques du monde entier.

 Intéressant de constater à quel point une telle puissance d’affirmation rentre en contradiction directe avec les grandes catégories de la destructuration à l’oeuvre aujourd’hui.


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