On discutait beauté et complexes. avec l’une de mes stagiaires.
Je ne sais plus comment, la conversation a dérivé sur la confiance en soi et l’estime (depuis un commentaire de Cubala sur ce post, je différencie bien les deux).
Ma stagiaire me parle de la manière dont elle peut parfois se percevoir. Je lui parle des qualités que j’ai perçues chez elle depuis le début du stage. Puis je lui dis qu’effectivement je suis bonne conseillère pour elle, mais que pour moi zéro, j’ai du mal à voir le meilleur (cela rejoignait ce dont je vous parlais la semaine dernière sur cet article). Ma stagiaire me dit qu’elle avait noté que je pouvais manquer de confiance en moi c’est vrai, mais que c’était dommage parce que j’avais plein de choses pour moi.
Pschiiiiiiit fit le bruit de la douche froide qui me passe dessus.
La sensation désagréable et familière qui vient du fait que l’on a mis le doigt sur un truc qui me décontenance. Dans ce cas, je sais qu’elle a été bienveillante et dans la suite de la conversation, elle a été très rassurante sur mes qualités. Mais je note que lorsque la question de ma confiance en moi ou de mon estime personnel arrive sur le tapis, je me sens toujours mal à l’aise voire triste. Je déteste l’idée que les gens perçoivent mon manque de l’un ou l’autre parce que j’ai l’impression d’exposer une faiblesse que j’aimerais planquer.
Il y a eu un jour particulièrement douloureux et pourtant salvateur où je n’ai pas eu d’autre choix que d’affronter cette « problématique ». Quand j’étais au chômage, ma candidature a été retenue pour un poste. Pour l’occasion, j’ai fait un test de personnalité pour une première sélection. Moui, un test de personnalité, c’est une épreuve chiante difficile à passer car on sait toujours ce que l’on répond, mais jamais quels trucs cools ou pas cools de nous-mêmes vont ressortir. On me dit que si mes résultats sont en lien avec le poste, je serais rappelée pour un second entretien. Quelques jours plus tard, un appel téléphonique. Je suis convoquée pour un second entretien. Yihaaaa, je me dis que j’ai du bien me débrouiller, que le test a mis en avant mon côté analytique, sociable, autonome et j’en passe. Je suis toute contente me disant que j’ai fait mes preuves et que pour l’entretien je vais tout donner !!! Jour J, j’ai l’entrevue. La recruteuse arrive. L’entretien débute sur les résultats du test, elle m’explique alors que mon test démontre surtout que j’ai un gros problème de confiance en moi, est ce que je souhaite commenter ce résultat ? Là, je me souviens avoir eu une sorte d’absence (enfin avant j’ai senti l’effet douche froide). Je m’étais préparée à tout sauf à ça. Puis elle me donne la suite des résultats qui sont plutôt en ma défaveur. Je tente le tout pour le tout, je blablate, je tente de mettre en avant mes qualités, je tente de défendre ma candidature. Je me dis que si on me dit tous ces trucs négatifs c’est sûrement une sorte de test pour voir comment je vais réagir. Mais le coeur n’y est pas, dès le début on a mis le doigt sur mon point faible et je n’arrive à récupérer la bouée mentale qui pourrait me dépêtrer de ce moment déconcertant.
Sans surprise, vous aurez deviné que je n’ai pas été retenue. Passées la déception et la colère que je pouvais éprouver envers moi, j’ai commencé à réfléchir à tout ça pendant plusieurs jours. Je me souviens aussi d’une conversation téléphonique avec ma cop’s Elise qui m’avait remontée le moral. A tête reposée, je me suis dit qu’il était temps que j’arrête de me focaliser là dessus : arrêtes de penser que c’est ce qui te caractérise le plus. J’ai repensé aux choses belles et courageuses que j’ai faites malgré ce fameux manque de confiance en moi. Je ne suis pas que ça, je ne suis pas que ça bordel de fuck ne cessais-je de me répéter. Et c’est ce que je me répète encore aujourd’hui.
Je passe encore par ce moment de solitude personnelle où je me dis « mince, ça y est quelqu’un a remarqué cela chez moi » et je ne l’accepte pas encore tout à fait. Mais depuis cet entretien, quelque chose à bougé, dans ma perception de moi-même j’ai pris conscience du fait que je partais de loin, mais que j’avais la chance d’avoir des ressources pour me (re)construire. Enfin.
Le plus dur maintenant, c’est d’arriver à me l’ancrer bien solidement dans la tête et dans le cœur.
Il me reste encore de la route, mais maintenant, me voilà rassurée, je sais que je ne m’arrêterais plus.