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Handicap institutionnel

Publié le 11 avril 2008 par Boisset
L'Etat et les institutions françaises sont incapables de faire face aux problêmes du handicap et de la maladie.  

Acquittement d'une mère qui avait tué sa fille de 26 ans gravement handicapée LE MONDE | 10.04.08 |

handicap institutionnel es jurés de la cour d'assises du Val-d'Oise ont rendu une décision rare, mercredi 9 avril, à Pontoise, en acquittant Lydie Debaine, 66 ans, qui a tué, en 2005, sa fille Anne-Marie, 26 ans, gravement handicapée. Le verdict a été rendu sous les applaudissements.

La décision est prise peu après la mort de Chantal Sébire, une femme de 52 ans atteinte d'une maladie incurable qui réclamait une aide active à mourir pour abréger ses souffrances, retrouvée morte à son domicile le 19 mars. Mme Sébire a relancé la réflexion sur la fin de vie et l'euthanasie.

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Depuis une vingtaine d'années, la justice se montre clémente à l'égard des pères ou des mères meurtriers de leur enfant handicapé. Le ministère public requiert des peines avec sursis. Les jurés le suivent. Les acquittements sont toutefois rares. Le dernier remonterait à 1994. La cour d'assises du Finistère avait acquitté un père qui avait tué son fils à coups de couteau.

Anne-Marie Debaine, née prématurément et atteinte d'une hydrocéphalite, était invalide à 90 % et avait l'âge mental d'une enfant de 5 ans. Placée dans des centres spécialisés de 6 à 22 ans, elle avait rejoint la maison en 2001, faute de place dans une structure. Son état s'était dégradé depuis plusieurs années, marqué de crises d'épilepsie, de maux de tête et de vomissements. "Elle souffrait trop. Elle passait des jours et des jours sans dormir", a témoigné sa mère.

Le 14 mai 2005, contre l'avis de son mari, Lydie a noyé sa fille dans la baignoire avant de tenter de se suicider.

Mme Debaine comparaissait libre. L'avocat général, Charles Modat, a souligné sa culpabilité. Elle "est coupable du crime qui lui est reproché. Elle a tué sa fille avec préméditation. Elle était consciente de ce qu'elle faisait, a-t-il indiqué. Elle revendique un acte juste. Je ne le qualifierais pas d'acte juste".

Le magistrat a requis "une peine de principe", trois ans de prison avec sursis. "Il est certain que la sanction doit être sans rapport avec la peine maximale (la perpétuité)", a-t-il déclaré. Il l'a ainsi justifiée : "La pire des sanctions, Lydie Debaine la vit déjà avec la perte de celle à qui elle a consacré son amour et sa vie." Son avocate, Caty Richard, a plaidé l'acquittement.

"Je ne regrette pas mon geste. Mais ma fille me manque", a dit Mme Debaine à l'énoncé du verdict. La soeur de cette dernière a déclaré qu'elle aurait préféré voir prononcer une peine avec sursis.


Nathalie Guibert (avec AFP.)

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