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Immobilier : Sark-Holande ou l'art de l'erreur !

Publié le 26 février 2013 par Bil

Ben-suicide-Templon-crise.jpgNous avons les champions que l’on mérite. Ainsi pour la France nous atteignons le record des baisses de mises en chantier (-28% très exactement) selon le Ministère du logement).

La « mise en chantier » ne vous parle pas ? Sachez seulement que nos statisticiens se gavent de chiffres souvent inexploitables. Prenez par exemple le nombre de permis de construire avec 429.403 permis délivrés sur les 12 derniers mois (février 2012 à janvier 2013) le Ministère du logement n’analysait qu’une (légère) baisse de 7,9% par rapport aux 12 mois précédents. Les Hollandistes n’oubliaient pas de nous rappeler que sous la présidence de Sarkozy la chute des permis de construire était déjà amorcée et justifiait ce recul (mais ponctuel…vous allez voir ce que vous allez voir !).

Malheureusement un permis obtenu n’est pas un permis consommé ; pour qu’il passe à la réalisation d’un bâtiment il faut (et il suffit) qu’un financement soit accordé. Sans un radis il n’y a pas de construction ; pour simplifier si votre banque ne vous prête pas vous ne réaliserez pas l’investissement de vos rêves…et votre permis restera au fond de votre tiroir (ou de celui du promoteur).

Le Ministère découvre aujourd’hui cette méchante règle ; avec une chute de 28% des mises en chantier c’est un large pan de l’économie nationale qui s’effondre. L’on peut se gausser sur le manque de foncier, les tracasseries juridiques rencontrées par les opérateurs, le coût des travaux de confort (avec les normes environnementales et d’habitabilités….). D’autres critères plus graves entre dans le processus d’une ouverture de chantier. En premier lieu la qualité des emprunteurs. Avec un chômage record,  la désolvabilisation des ménages susceptibles d’investir freine les banquiers dans leurs missions.

Il ne faut pas accuser un banquier de frilosité. Nombre d’entre nous sommes des mutualistes et ne pourrions nous satisfaire de voir les établissements où nous plaçons nos noisettes s’effondrer par absence de remboursement des emprunts accordés. Pourquoi ne pas dire la vérité ? Quand un taux facial est aussi bas votre banquier ne peut qu’espérer gagner des miettes sur votre crédit ; il est en droit d’analyser objectivement le couple gain/risque et d’émettre un refus. Il le fait.

Mais il y a également toutes les modifications qui touchent les petits investisseurs qui ont éloigné les derniers clients des programmes neufs. Sarkozy a sensiblement modifié les règles des plus-values ; ce faisant il a affaibli l’attractivité de l’immobilier...et DUFLOT ne fait rien pour favoriser le retour sur investissement (avec la baisse des loyers en région (1). Aujourd’hui l’épargnant se tourne vers d’autres produits (tout comme les institutionnels qui ont quitté le navire depuis belle lurette).

Ainsi, jour après jour, décret après loi (ou l’inverse) nous avons durablement affaibli la construction de logement dans notre pays. Je ne reviendrais pas sur le vieil adage « quand le bâtiment va…tout va » ; il n’y a hélas pas que cela pour faire tourner un pays. Mais avec un prévisionnel d’environ 280 000 logements en 2013 nous aurons atteint le niveau le plus bas des 10 dernières années ! Il serait cynique de rappeler à M. Hollande la promesse de produire 500 000 logements par an.

Le changement ce n’est pas pour maintenant ...c'est le Nouvel Observateur qui vous le confirme !

(1) Vous remarquerez que la situation à Paris n'a pas évolué ; les loyers continuent de monter.


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