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La remise en question des frontières au Proche-Orient

Publié le 26 février 2013 par Egea
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Intangibilité des frontières : j'ai déjà dû évoquer, à propos de l'Afrique (voire de l'Europe, cf. ce billet), à quel point ce "principe" datant de la décolonisation paraissait battu en brèche en Afrique. Je crois que nous approchons du moment où il en sera de même au Proche et au Moyen-Orient. Le processus actuel de déconstruction/Dissolution de l'ordre ancien se poursuit.

La remise en question des frontières au Proche-Orient
source (d'après les cartes de M. Foucher, donnant la date de tracé des frontières dans le monde au cours de l’histoire).

1/ Non seulement il faut envisager le nouveau dessin des frontières israéliennes : en effet, il faut bien constater le lent déplacement vers l'ouest de la frontière oriental d’Israël, vers une absorption pure et simple, hormis quelques bantoustans palestiniens, jusqu'au Jourdain. La chose est connue, mais peut-être à l'occasion d'un tohu-bohu régional, les Israéliens voudront aller un peu plus loin, et étendre non seulement le bloc de colonies (à l'Est de Jérusalem) mais d'autres encore. La stratégie du salami se poursuivrait.

2/ Par ailleurs, le plus probable à cours terme tient à la question du possible éclatement Syrien. Des cartes se multiplient, et on observe déjà une quasi sécession kurde. Les Alaouites conservent leur frange littorale, et l'on entend désormais les Druzes élever la voix : l'idée d'un Druzistan reliant les peuplement libanais et syriens est peut-être caressée par certains esprits.

3/ L'Irak est déjà quasiment fractionné. Le Kurdistan vit quasiment de façon indépendante, et celle-ci ne se manifeste pas à cause de la division des leaders kurdes. Mais on peut imaginer certains Arabes sunnites faire sécession et se rapprocher de leurs cousins syriens, surtout si la Syrie éclate.

4/ Cet éclatement est potentiellement porteur de la sécession du Kurdistan de Turquie. Ce n'est probablement pas un hasard si l'AKP au pouvoir a accéléré le processus de négociations avec Abdullah Öcalan.

Et l'on ne parle là que de la partie septentrionale de la zone. Le feu couve dans la partie méridionale.

Ceci confirme, comme toujours, la contradiction de plus en plus difficile à nouer entre droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, et l'intangibilité des frontières (à l'avantage des États existants).

O. Kempf


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