Réseaux de soins des assureurs : Santéclair affiche 6 millions et demi d’inscrits 10 ans après sa création

L’argus de l’assurance consacrait cette semaine un petit article aux allures de communiqué de presse au  réseau de soins Santéclair.

Une filiale composite

Santéclair, que le grand public connait peut-être davantage – au moins d’oreille – pour son célèbre palmarès des hôpitaux (établi à partir des données publiques) est l’un des grands réseaux de soins d’assureurs présent sur le territoire Français. Sans pour autant avoir l’étendue et les ambitions d’un réseau comme celui de la Mutualité Française,  il reste en effet un acteur non négligeable dans le monde des réseaux de soins de la complémentaire santé.  Avec plus de six millions et demi de bénéficiaires, Santéclair ne fait certes pas figure d’amateur dans le paysage des réseaux, et continuerait par ailleurs de viser encore plus haut avec un objectif de 10 millions de bénéficiaires d’ici les dix prochaines années, gageons que cette perspective doit probablement être mise en relation avec les appétits des groupes dont elle est la filiale : un curieux mélange composé notamment de mutuelles d’assurance (maaf/mma), de groupe de prévoyance (ipeca), et d’un assureur privé (Allianz).

Une autre philosophie que la Mutualité Française

A la différence du réseau de la Mutualité Française (mutuelles relevant du code de la mutualité – les mutuelles d’assurance relèvent du code des assurances), Santéclair ne dispose pas d’hôpitaux, cliniques ou de centres de soins pouvant participer à la mission de service public et s’intercaler dans le réseaux d’hôpitaux public Français.  Le fonctionnement de Santéclair fonctionne essentiellement via le conventionnement avec différents fournisseurs et prestataires (comme le réseau Kalivia de Malakoff Médéric et d’Harmonie Mutuelle). Figurent dans ce réseau des opticiens bien sûr, mais aussi des audioprothésistes (qui râlent d’ailleurs souvent sur les conditions léonines des conventions de Santéclair – voir à ce sujet des forums de la profession), des centres de chirurgie oculaire, pour suivre l’évolution des modes de consommation de soin des Français, le réseau a par ailleurs l’intention de créer son réseau d’osthéopathes et de chiropracteurs.  On songe bien sûr que l’homéopathie et plus généralement ce qu’on appelle les médecines douces (ou médecines alternatives) pourrait aussi avantageusement figurer dans la liste des spécialités couvertes par le réseau.

Les nouvelles technologies conviées pour améliorer la satisfaction des assurés

Santéclair a par ailleurs créé en complément de ses services, des outils s’interfaçant avec ces derniers : des applications mobiles qui sont venus s’ajouter aux possibilités qu’offraient déjà le site du réseau. Conclusion, comme on le voit, les complémentaires ont donc bien l’intention de contrôler de plus en plus la consommation de soins de leurs assurés. Reste bien sûr à ne pas franchir la ligne rouge en la matière ;
on se souviendra que récemment les parlementaires ont – fort heureusement – refusé aux mutuelles de différencier leurs remboursements pour les médecins et les soins des hôpitaux faisant partie de leurs réseaux : c’eut été la porte ouverte à une sérieuse entaille à la liberté de choix du médecin (déjà sérieusement écornée il est vrai par le dispositif du médecin traitant).