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Olivier Puigségur : à l’ami parti sur le chemin…

Par Sandy458

Je me souviens de nos premiers échanges.

Nous participions tous deux à la plateforme littéraire des « Impromptus Littéraires ».

Chaque semaine, nous nous emparions du thème proposé, nous rédigions nos textes. Pour toi c’était le plus souvent un poème, tu excellais dans les acrostiches, pour moi, une nouvelle courte…

Nous nous délections de la lecture des textes mis en ligne, nous prenions plaisir à les commenter.

Oui, c’est ainsi que nous nous sommes connus et appréciés. Les écrits de l’un et de l’autre se répondaient parfois en écho, à d’autres moments, ils partaient sur des sentiers très différents.

Puis nous en sommes venus à communiquer plus directement.

Tu publiais en ligne tes jolis textes, tes poésies que tu nous dédiais, toi le Chevalier-Poète, le Samouraï.

Tu nous dédicaçais tes mots, tes rêves, tu ouvrais ton cœur à tes lectrices mais aussi à tes lecteurs.

Et puis, de fil en aiguille ou plutôt devrais-je dire de mots en phrases, nous avons découvert notre goût commun pour les spiritualités orientales, le bouddhisme et Sa Sainteté le Dalaï Lama. Tu appréciais beaucoup son humble prestance, sa sagesse, l’enseignement millénaire d’une doctrine pacifique.

Tu plaçais au-dessus de tout la paix, la solidarité, le bonheur et l’amour de la vie.

Tu m’avais fait l’amitié de me confier à la lecture le témoignage que tu avais rédigé.

Des pages où tu avais couché ta vie avant, l’accident sportif, ta vie après,  ton quotidien chamboulé  mais aussi ce en quoi tu croyais, ce en quoi tu espérais, ce qui te révoltait.

Car si ta mobilité physique était réduite, la vivacité de ton esprit n’en était pas amoindrie, bien au contraire !

« L’homme qui marche dans sa tête »… peut-être mais tu étais avant tout celui qui va bien plus loin que ceux qui se contentent de suivre leurs pieds.

Je me souviens aussi de la photo que tu m’avais envoyée : un cliché en noir et blanc d’un bambin souriant. Oui, c’était bien toi, tout toi!

Nos derniers messages, nous les avons passé à nous demander comment te rendre accessible la participation à une grande récitation de mantras pour la paix et le bonheur dans le monde.

Nous cherchions comment tu pouvais la réaliser sachant que le plus simple est de se servir d’un mala – sorte de rosaire – ce qui t’était complètement inaccessible. J’avais réfléchi à une sorte de compteur informatique pour te faciliter la tâche.

Tu étais tellement motivé, l’idée de ce grand don altruiste était complètement en phase avec ton esprit.

Et j’avais évoqué la possibilité de venir te voir, en vrai, pour briser l’écran.

En cette année 2013…

Et puis, il n’y a plus eu de message.

Au début, je ne me suis pas inquiétée, tu avais parfois des soucis informatiques, des rendez-vous médicaux, des hospitalisations, de la famille, des amis…

Tu avais toujours quelque chose à faire, à voir, quelqu’un à accueillir.

Quand j’ai su, j’ai ressenti un élan de tristesse, mon cœur s’est serré, les larmes sont montées.

Et très vite, je me suis sentie envahie par la sérénité.

Oui, Olivier, de la sérénité !

Ainsi, tu venais d’arriver au bout du chemin…

Et je me suis souvenue de cette phrase issue de la sagesse du Bouddha :

« L’important n’est pas le terme du chemin. L’important, c’est le chemin en lui-même. »

Tu as bel et bien cheminé.

Bellement et bonnement.

Et même si ton chemin a été plus court que d’autres, il a été plus intense, chaque foulée exhalait l’amitié, la joie…

Et je te remercie, l’ami, d’avoir fait quelques pas avec moi.

Carpe Diem, le site d’Olivier Puigségur.


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