Le pouvoir, tout en versant légitimement des larmes sur la croissance perdue, organise tout ce qu'il faut pour l'assassiner.
Par Michel de Poncins.
De toute façon et quelles que soient les nuances tous les chiffres annoncés sont ridiculement bas. La sainte croissance disparaît sous le tapis. L'Europe, dans son ensemble, est presque en récession et cela montre aussi son rôle négatif sur le plan économique sans parler du reste. Un vrai gendarme doit être au-dessus de tout soupçon. Or la situation est si grave que les autres continents qui sont plus prospères se plaignent de la faiblesse du nôtre. Pendant ce temps plusieurs pays sont l'objet d'émeutes. Personne ne comprend l'austérité imposée par l'Europe et la rigueur qui s'ensuit. Des dirigeants corrompus échappent eux-mêmes à la rigueur et le fossé se creuse entre les classes politiques et les simples citoyens.
La folie taxative
Le pire si l'on peut dire est que le pouvoir, tout en versant légitimement des larmes sur la croissance perdue, organise tout ce qu'il faut pour l'assassiner. Dès la préparation du tsunami fiscal que ce pouvoir avant l’élection avait promis, chacun des acteurs, que ce soit une entreprise ou un particulier, a commencé à lever le pied. Ensuite quand la menace est passée dans les faits ce fut terrifiant ; malheur aux riches, chasse aux entrepreneurs, actionnaires punis, retraités rognés, classe moyenne étranglée. S'ajoute une inventivité fiscale délirante. En dernière nouvelle, il est question d'attaquer les familles. Le Président, en visite au salon de l'agriculture, a prévu un nouveau tour de vis fiscal pour 2014 !
Globalement la chasse aux riches fabrique des pauvres et la paupérisation est bien le signe de la faible croissance. Le prétexte invoqué est qu'il faut équilibrer les comptes ou au moins revenir dans la règle du 3%. Bien que ce 3% soit un objectif très insuffisant nous l'enregistrons. Croire que l'ouragan fiscal équilibrera les comptes est une funeste illusion : trop d'impôts tue l'impôt. En outre, le Président et son entourage sont drogués à la dépense publique et ils volatilisent l'argent de tous côtés contrairement à leur objectif prétendu.
Dans cette situation délétère et tout soudain, le même pouvoir se réveille sentant le parquet qui s'effondre et il commande un rapport. L'auteur, Louis Gallois, est un haut fonctionnaire socialiste n'ayant pas l'expérience de la direction d'entreprises capitalistes, mais uniquement d’entreprises publiques comme la SNCF. Il ne peut donc connaître le fonctionnement réel des entreprises privées. Il a, d'ailleurs, montré son incompétence en brandissant son rapport sur le perron de l’Élysée avec 22 mesures. Ces 22 mesures ne sont que du copier coller de nombreux rapports antérieurs sur le même sujet et ressemblent toutes à des usines à gaz. Elles ne peuvent remédier à la désindustrialisation, au chômage et à la paupérisation.
Le pouvoir sans rire du tout a proposé 35 mesures pour restaurer la compétitivité perdue ! Il n'est plus question de choc : les principales mesures concernent le budget 2013. Alors que des entreprises meurent tous les jours, on leur promet des lendemains qui chanteront en 2014 ! L'illisibilité est totale dans un nuage d'usines à gaz, le nuage voguant selon le vent des déclarations et des votes.
La solution
La solution pour restaurer la croissance perdue et la compétitivité des entreprises, uniques créatrices de richesses est connue des économistes.
Il faut pour l'essentiel libérer fiscalement les entreprises par la suppression totale de deux ou trois grands impôts. Pour au minimum équilibrer les comptes, il s'impose de faire des économies. Celles-ci ne doivent pas se limiter à des mesurettes. Elles doivent être liquides, immédiates et massives. Dans un pays socialisé à 75% le champ est immense.
Très rapidement alors le peuple français retrouvera la prospérité à laquelle il a droit au lieu d'une austérité qui lui est imposée par la force.