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SMIG vaudois : la gauche en léger froid

Publié le 11 avril 2008 par Alain Hubler

logo salaire minimum vaudoisÀ gauche toute ! vient de lancer son initiative pour un SMIG vaudois. L’objectif est de fixer dans la Constitution vaudoise le principe d’un salaire minimum cantonal garantissant à toute personne salariée un revenu décent.

Certes, l’initiative ne fait que suggérer un montant de 3500 francs net par mois sur 13 mois. Mais si ce montant n’est pas fixé dans le texte de l’initiative, c’est bien évidemment parce que cela imposerait une modification de la Constitution pour chaque revalorisation du salaire minimum vaudois. Cela est bien évidemment impossible.

En cas de succès de l’initiative, c’est donc au Grand conseil qu’il reviendra de fixer ce montant et ce sera aux partis de gauche et aux syndicats de mouiller leurs chemises et de se “décarcasser” pour que ce montant apporte un véritable plus aux employés les moins bien lotis.

Et c’est là que le bât blesse. Les Verts, le PS et les plus gros syndicats ont refusé de rejoindre le comité d’initiative au motif que l’initiative populaire est une voie trop lente pour obtenir gain de cause et que l’initiative ne contient pas de montant indicatif. C’est en substance ce qu’expliquait samedi dernier à 24 heures le chef du groupe socialiste Grégoire Junod :

Avec cette proposition, la cause des employés n’avance pas d’un pouce, s’agace le député socialiste et syndicaliste Grégoire Junod. Il aurait au moins fallu mettre un montant indicatif dans l’initiative. Sur le fond, le Parti socialiste a toujours soutenu le principe d’un salaire minimum. Mais nous aurions préféré une solution rapide et efficace pour le mettre en place.

En clair, dans un premier temps, on ne soutiendra pas cette initiative avec laquelle on est d’accord sur le fond, parce que la voie – de l’initiative populaire – choisie est trop lente. Mais bien entendu, on montera dans le train à la veille de la votation populaire quand vous aurez fait le gros du travail, c’est-à-dire récolter les signatures.  Je prends bonne note et je m’interroge …

Dans ce cas, pourquoi le parti socialiste a-t-il choisi le 9 décembre 2003 d’introduire un salaire minimum pour les employés de la Ville de Lausanne ? Et surtout, pourquoi a-t-il choisi de fixer le montant de ce SMIG au niveau du plus bas de la plus basse des classes de salaires créées pour cause de rigueur budgétaire ?

Certainement parce que c’était une solution rapide et efficace … pour donner l’impression que l’on s’intéresse au sort des employés de la Ville victimes de l’austérité financière de la majorité rose-verte de la Municipalité lausannoise.

P.S. 1) Un membre d’un parti de droite rencontré après rédaction de ce billet m’a avoué que notre initiative avait deux avantages : relancer la croissance (!) et inciter les personnes les moins bien payées à travailler. Il serait donc assez tenté de la signer, mais en cachette !
2) SMIC = Salaire minimum interprofessionnel de croissance
SMIG = Salaire minimum interprofessionnel garanti
J’aime mieux le deuxième. 


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