C’est à Adidas et Denisot qu’il a réservé le scoop : il est à Paris pour jouer au foot. Pourquoi ne pas le croire ? Il est là, il est extrêmement séduisant et il a déjà envoyé chier Talaron.
Dit-on d’un bon milieu de terrain qu’il peut jouer partout ? Le débat a animé la carrière des frères Da Rocha sans jamais trouver de réponse. Bons, ils ne l’étaient pas. Mais milieux de terrain, oui. Beckham l’est aussi, il n’est ni rapide, ni costaud, en revanche on a passé sa jeunesse à lui apprendre à centrer. Et sa jolie petite gueule a fait le reste ; elle lui a valu de se faire envoyer des photos de rouquines nues et une paire de crampons de Ferguson. C’était à l’époque dorée de Manchester, qui ne l’a pas cédé à 28 ans pour 35 millions d’euros au Real parce qu’il n’était plus assez bon et que Cristiano arrivait le même été. Non bien sûr, c’était parce que sa polyvalence était un tel atout qu’il pouvait jouer partout, surtout en Espagne, et menaçait tout le monde.
Le Becks de lièvre
Le Real a donc essayé de le faire jouer partout, avec à la clé un quart, trois huitièmes de Champions League et ce geste technique qui n’appartient qu’à lui : le catogan de mousquetaire, qui lui donnera plus tard l’idée d’une moustache. Remarquable. Beckham est au sommet de son art quand il cède aux sirènes des Los Angeles Galaxy. Trop fort pour le championnat américain, il est élu une fois sur cinq dans l’équipe-type. Difficile de ne pas convaincre le monde entier qu’il a encore le niveau. Et il l’a encore : en quatre jours et deux matches contre l’OM, il a réussi une transversale pour Lavezzi et bien frappé ses coups de pied arrêtés. Ferguson ne lui a jamais demandé autre chose, et surtout pas d’aller vite. Ça c’était à Giggs, il lui demande encore, d’ailleurs ceci explique peut-être cela. Margotton, lui, ne demande pas pourquoi les gens sourient dans les tribunes du Parc en voyant Beckham, il constate juste et il sourit aussi. Souriront-ils encore quand Beckham prendra la place d’un mec qui met moins de 37 secondes au 100m ? Peut-être, parce qu’il y a 14 ans, c’est quand même lui qui a frappé les deux corners qui ont offert à Manchester sa 2e Ligue des Champions, et à lui-même sa seule. Il a toujours joué comme un vieux, il est donc plus jeune que jamais.
Pendant ce temps-là, depuis dix ans c’est toujours la même qualité que les autres voient en lui : son grand professionnalisme.
é