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Oui, Mme Parisot, nous défendons le droit à la révolte !

Publié le 01 mars 2013 par Mister Gdec

10675En allant ce matin au boulot, je serais tombé le cul de ma chaise si je n’avais pas été dans le fauteuil de ma voiture, en écoutant France Info, comme dab. Quelle ne fut pas ma surprise, jusqu’à la suffocation  (de colère !)  d’entendre Laurence Parisot (je n’étais pas le seul manifestement…) crier au crime de lèse entreprises en s’indignant  de ce que le gouvernement allait  (selon elle seulement, aidés de gens de droite de peu de – bonne – foi) encourager des hordes de syndicalistes et autres ouvriers hirsutes à démanteler des entreprises à coups de hache et de tronçonneuse et  en trimbalant pourquoi pas tant qu’on y est  des têtes de Pdg sur des piques comme au bon vieux temps de la Révolution française… que ces gens là d’ailleurs abhorrent avec tant de vigueur, et cela jusqu’au PS, puisque nous apprenons que le surnom de Monsieur Mélenchon est « le petit Robespierre ».

 Faut arrêter ces conneries. Je vais donc rassurer Madame Parisot et consorts, qui crient au loup quand il n’y est pas, au risque d’une totale désinformation du grand public peu averti du sujet dont on cause. Non, la loi proposée ne blanchit pas les syndicalistes de tous les crimes et de tous les actes de vandalisme, contrairement à ce qui est dit et écrit un peu partout dans la presse en ce moment, et que si peu de journalistes sérieux viennent contredire en rappelant le texte à la lettre. Ils devraient.

 C’est d ‘ailleurs bien pour cela que j’étais tellement en colère avant hier contre les socialos. Ils ont déposé tant d’amendements et d’exclusions du projet de loi que celui-ci a été vidé de sa substance au point qu’ on se demande qui, quelle extrême minorité de syndicalistes, cela va vraiment concerner au final, puisque seuls des actes mineurs et sans gravité seront concernés.  De plus, contrairement à ce que Madame Dati affirme dans l’article de Libé rapportant les cris d’orfraie de la droite à propos de ce projet de loi d ‘amnistie, même des profs de droit, comme Emmanuel Dockès, soutiennent le projet en soulignant le rôle important, voire vital de la médiation syndicale représentée par les grèves : « la grève, c’est aussi un droit à la révolte« . On connait l’argument de la soupape de sécurité sociale représenté par les actions syndicales.

 Alors quand j’entends Madame Parisot et ces gens d ‘une droite dure crier au scandale, j’ai franchement envie de leur tordre le cou, tant je vois dans leurs propos un acte grave de totale désinformation et de propagande éhontée. Ils ne se rendent franchement pas compte, ce n’est pas possible, du degré de violence économique et sociale (bien supérieure à la casse de quelques PC) que représentent les plans sociaux en série que les entreprises font subir à leurs salariés, sans même une justification véritablement économique… Sinon à considérer que le confort et le retour de rentabilité dus aux actionnaires est bien plus important que la simple survie d’un homme ou d’une femme, d’une famille,  liée jusqu’à preuve du contraire au fait d’avoir ou non un emploi. Faut quand même pas pousser. Il est normal et légitime de défendre son emploi. N’en déplaise à Mme Parisot et à la droite. Il est normal d’exprimer sa colère quand on vous dépossède du jour au lendemain de votre investissement professionnel sans motif véritablement légitime sinon de vulgaires intérêts personnels et financiers qui ne concernent qu’une minorité, au détriment d’une majorité. C’est insupportable. Et nous ne vous laisserons plus faire sans broncher.

Face au mépris de certaines  entreprises pour leurs salariés, à un déséquilibre des forces de plus en plus cruellement et visiblement inégalitaire, qui voit des êtres humains traités comme de vulgaires variables d’ajustement, que l’on jette au chômage du jour au lendemain sans autre forme de procès, et qu’on peut licencier par texto ou reclasser à l’autre bout du monde pour un salaire de famine, et démanteler par camions entiers leur entreprise relocalisée si vite ailleurs, alors oui, Madame Parisot, oui, Messieurs/Dames de la droite au collet monté plus haut que certaines réalités nettement plus prosaïques, notre devoir est de nous révolter, puisque vous ne savez que défendre un monde qui nous renie et nous exclut chaque jour davantage. Et la violence que vous nous faites subir est bien plus forte que la nôtre en manifestant, quitte à faire tomber quelques PC sur le passage de notre colère… N’inversez pas les rôles. C’est indigne.  les principales victimes, ce sont les salariés d’entreprises en péril, par les patrons plus fortunés dont on doute qu’ils aillent pointer à Pôle Emploi, voire demander le RSA… Faut pas pousser.


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