Pourquoi la science a-t-elle sombré dans la médiocrité ?
Publié le 02 mars 2013 par Christophefaurie
J’ai l’impression mal définie que la science et l’attitude
que nous avons à la science ont changé du tout au tout en 50 ans.
- Dans mon enfance, la science était fascinante. Elle
apportait le confort, la sécurité, mais peut être encore plus, elle était conquête
de l’inutile, exploration de l’inconnu pour le seul intérêt de la découverte. Elle
était curiosité intellectuelle avant d’être utilitaire. Aujourd’hui, elle est
dominée par l’économie, « dismal science » s’il en fut. Elle ne considère
que le présent, le connu, le moche. La recherche est à la fois intéressée, donc
irresponsable, et médiocre. Elle suscite la méfiance.
- Une autre chose curieuse est que la science que j’ai étudiée
était incompréhensible. La mécanique quantique ou la relativité défient la
raison. Mais il en est de même du moindre théorème mathématique, ou même des
algorithmes que j’utilisais au début de ma carrière. On démontrait qu’ils
marchaient. Mais comment avait-on pu avoir une telle idée ? C’est d’ailleurs le principe même de la systémique ou de la théorie de la complexité. Vous
assemblez des individus, et alors « émerge » quelque chose qui n’a rien à voir avec eux : un comportement de groupe (un
banc de poissons par exemple). Or, aujourd’hui, plus rien ne fait boom. Nous
sommes devenus linéaires. Nous entassons, et rien de génial ne se passe plus.
Et si la science, elle aussi, « émergeait » ?
Dans une société d’individus solitaires comme la nôtre, n’y aurait-il plus la
masse critique de talents combinés qui lui est nécessaire ? Scientifiques de tous les pays, unissez-vous ?