Vérité scientifique

La science dit-elle le vrai ? Explique-t-elle le monde ?

Le religieux dit “non”. Le rationnel aurait tendance à dire “oui”. Cela constituerait pourtant, à mon avis du moins, une profonde erreur.

La science propose des modèles, c’est à dire des représentations simplifiées de la réalité, qui ne fonctionnent que dans des cadres précis et définis. Tel est le cas de la théorie de la gravitation, de la sélection naturelle, comme de celle des quantas.

En fait, la science est strictement fonctionnelle: le modèle me permet de prévoir, dans certaines conditions, ou de fabriquer, de réparer, de modifier quelque chose, de vivant ou d’inerte, de faire et d’arriver à quelque chose qui fonctionne plus ou moins comme je l’avais prévu dans certaines conditions. Dans certains cas cela peut, en outre, contribuer à ex-pliquer (dé-plier), mais le but principal n’est pas là: la science sert “à faire”.
Et la vérité me direz-vous..! D’abord je crois à des vérités et non à LA vérité. Ces vérités-là appartiennent à chacun, quelquefois aveuglements, délires ou simples croyances, d’autres fois jugements appuyés sur des faits réellement objectifs, mais variables selon le regard et l’observateur. Popper a par ailleurs montré les limites de l’induction et l’impossibilité logique de “vérifier” des hypothèses théoriques à partir d’expérimentations.

Transposé à la vie sociale, cela justifie la tolérance aux excès, tant qu’ils restent dans certaines limites, cela institue la laïcité, et cela donne sens à la notion de démocratie en tant que consensus minimal sur des règles du jeu.

A la condition que les règles-mêmes de la démocratie ne soient pas biaisées.