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Grèce: Le système de santé en état d’alerte

Publié le 02 mars 2013 par Eldon

 Grèce: Le système de santé en état dalerteLe système de santé grec est en état d’alerte voire à l’agonie. Les mesures de rigueur imposées par la Troïka l’ont saigné à blanc et en trois ans, le budget de la santé a été amputé de plus de 32 %. Personnel, médicaments (merci Merck…), produits et matériels de soins et d’entretien,…, tout manque.

Le secteur ne tient que grâce au dévouement des personnels soignants (infirmières, médecins,… ) et administratifs,  ces sales petits fonctionnaires privilégiés qui ont soi-disant mené la Grèce là où elle est et qui malgré ce que on leur a fait subir tiennent la baraque.

« Avec la réduction des effectifs, imposant une seule embauche de praticien pour cinq départs à la retraite, les hôpitaux publics sont surchargés, les salles d’attente aux urgences ne désemplissent pas et la fatigue est visible sur les visages des médecins qui accumulent plusieurs heures de travail supplémentaire pour un salaire déjà amputé de plus de 40 %. Selon Miron Fasolakis, chirurgien à l’hôpital Elpis, dans le centre d’Athènes, il y a urgence: «Nous manquons sérieusement de matériel de base: seringues, compresses, gants en latex ou fil pour points de suture. D’autant que nous sommes dépassés et nous n’avons plus assez de personnel pour faire face à la demande. Il n’y a aucune embauche pour dix départs en ce moment! Et qui viendrait travailler 48 heures par semaine pour un salaire mensuel de 1000 euros? Nous, nous faisons notre travail parce que nous respectons avant tout le serment d’Hippocrate, mais c’est éreintant, parce qu’avec la crise les malades sont de plus en plus nombreux.»

«Aucune crise ne doit avoir raison de la vie des gens»

Si la crise économique à des effets directs sur la santé des Grecs - hausse des taux de cancers, de sclérose en plaque et d’épilepsie -, l’accès aux soins est de plus en plus réduit. De surcroît, le chômage touche aujourd’hui plus de 27 % de la population active, dont 60 % de jeunes. Un an après la perte de leur emploi, ils perdent leur couverture sociale et doivent s’acquitter de la totalité de leurs frais médicaux. Nombre d’entre eux ne le peuvent pas, ils laissent donc leur pathologie s’aggraver. Pour endiguer le phénomène, Thodoros Giannaros, le directeur de l’hôpital Elpis, accepte de soigner les non assurés: «Les médecins, ou moi-même, payons de notre poche pour les aider. Surtout en cas d’urgence. Aucune crise ne doit avoir raison de la vie des gens. Mais nous ne pouvons pas fournir les traitements à long terme, surtout pour les cancéreux non assurés. Nous les aidons à trouver des chimiothérapies gratuites en collaborant avec d’autres hôpitaux, mais nous ne pouvons pas fournir toute la thérapie.»

Aujourd’hui, il s’insurge contre la décision de la Croix-Rouge suisse de réduire de moitié son exportation de poches de sang vers la Grèce, progressivement, à partir de 2015. La Croix-Rouge en livre actuellement 30.000 par an. «Prendre une telle décision, sous prétexte que la Croix-Rouge grecque a des impayés de 4 millions d’euros, c’est endosser la responsabilité de la mort de milliers de personnes. C’est stupide, triste, honteux et déplorable.»

«La Sécu ne rembourse plus ou avec un retard monstre»

À 51 ans, Thodoros Giannaros mène un combat quotidien pour motiver ses troupes et tenter de gérer les comptes de son établissement. Il a opté pour les médicaments génériques, dont l’utilisation est encore rare en Grèce: «Nous avons ainsi réduit nos coûts de 60 %, mais cela ne suffit pas. Car nous manquons de médicaments en général. Le pire, c’est que ce qui se passe en Grèce aujourd’hui risque d’arriver en Europe demain.» Et pour cause, depuis le début de la crise économique, les laboratoires pharmaceutiques quittent un à un la Grèce, qu’ils considèrent comme insolvable. La pénurie de médicaments commence à se faire ressentir partout dans le pays, les tiroirs des pharmacies se vident à vue d’œil et les pharmaciens sont à bout. «Non seulement nous n’avons plus de médicaments importants, comme les traitements pour épileptiques, dont il n’existe pas de génériques, mais surtout les ordonnances ne sont plus remboursées par la Sécu ou ont un retard monstre», affirme Konstantin Lourandos, président de l’Union des pharmaciens. «L’État, la Sécurité sociale, me doit 100.000 euros. Et je ne suis pas le seul! Elle doit 1 milliard d’euros aux pharmaciens du pays. Nombre de pharmacies ont fait faillite, les autres multiplient les grèves et lettres au ministère pour se faire entendre. Mais il faut que le gouvernement réagisse», conclut-il.

En sortant d’une séance au Parlement mercredi soir, Andreas Lykourezos, le ministre de la Santé, à promis l’embauche de plusieurs médecins pour les soins intensifs. »

Source: Le Figaro


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