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« Soutenons – au risque de choquer les bien-pensants politiquement corrects, véritables moutons de Panurge qui se laissent tondre sans broncher – ceux qui détruisent les moyens de production qu’ils ont contribué à créer par leur force de travail, à l’image des luddistes, parce qu’on leur volent leurs moyens d’existence sans retour, et que leur violence sociale est devenue légitime face à une violence économique qui ne trouve plus d’opposition, ni de garde-fous, et plus aucun rempart, puisque même le gouvernement s’en prend à eux, avec violence. » (source : « ils ont rompu le pacte »)
Quand j’ai vu le titre d’un article de Rue89, forcément, comme je savais ce dont il s’agit pour y avoir consacré un billet il y a longtemps, j’y suis allé voir… Quelle déception. Rien à voir, mais franchement rien avec le mouvement américain qui a permis tant d’avancées sociales… Ben oui. ça risque fort de choquer Mame Parisot, mais aux States comme en France, pour être entendu, il faut casser… Car quand on voit ce que l’on voit et que l’on entend ce que l’on entend, on bien raison de penser ce qu’on pense, ma bonne dame.
Dans l’article de Rue89, rien de tout ça. Pas de violence, pas de casse de machines, de chaînes de tissage, ou même de camionnette de livraison. Juste des histoires de journalistes qui, à l’instar de notre star nationale, blogueur si médiatique (dont on n’entend plus guère parler d »ailleurs), se livrent à des expériences de déconnexion. Misérable miracle, dirait Michaux. Usurpation de mouvement ouvrier, dira le Sieur Gédécé, en râlant puis tempêtant bruyamment. . Effectivement, une traîtrise idéologique et lexicale, que l’on doit à ce site de désinformation que je ne respecte que si peu… Là, franchement, plus du tout.
Car je pense effectivement, à l’instar de bien d ‘autres, n’en déplaise à Madame Parisot qui a donc en horreur cette idée d’amnistie sociale, pour reprendre l’idée force de l’incipit de ce billet, que lorsque des chefs d’entreprise dénués de toute morale n’hésitent pas à privilégier les droits à court terme des actionnaires, voire les leurs seuls (comme la votation citoyenne suisse l’a suffisamment démontré aujourd’hui, pour avoir tant envie de la stopper), il devient alors légitime – comme je ne l’avais pourtant jamais pensé auparavant, si acquis aux thèses de la non-violence, mais le contexte m’y oblige – d’empêcher matériellement ces criminels économiques, ces bourreaux sociaux, d’empêcher de s’approprier encore davantage en les délocalisant nos moyens de production. Quand des chefs d’entreprise n’hésitent nullement à déménager des entreprises et leurs machines pendant la nuit, que des DRH n’hésitent pas à licencier par SMS, et que des patrons préfèrent licencier plutôt que de faire le sacrifice de leur parachute doré, pourquoi faudrait-il en effet que les seuls qui aient des scrupules et le respect de leur outil de travail soient justement ceux qui ont tout à perdre : les salariés !
Oui, je le dis, je l’écris, conscient de la gravité de la chose : puisqu’ils nous prennent tout, c ‘est à dire notre emploi, qui seul contrairement à eux, privilégiés, peut nous permettre de vivre, touchons les la où ça fait mal : leur porte-monnaie. C’est à dire leurs machines, leurs sociétés, leurs banques même, et tout ce qui symboliquement leur permet de mener grand train, quand cette société nous demande instamment de nous serrer la ceinture, pour payer leurs propres dettes, qui ne sauraient être les nôtres… Nous ne paierons pas leurs dettes !