La crise de l'Euro fait grandir l’euroscepticisme. Dernier exemple en date, l'Allemagne, avec un nouveau parti anti-euro.
Un article d'Open Europe.
C'était probablement juste une histoire de temps : un parti allemand anti-Euro vient tout juste d'entrer en scène.Le Deutsch Wirtschafts Nachrichten (DWN) rapporte ainsi que le nouveau parti se lancera en Avril sous le nom de "Alternative pour l'Allemagne". Le parti semble être un rejeton du groupe "Wahlalternative 2013" (Alternative pour l'élection 2013), groupe composé principalement d'universitaires mais qui inclut également Hans-Olaf Henkel, l'ancien patron de la fédération allemande des industries (BDI), connu pour sa franchise.
Malgré le large scepticisme de l'opinion allemande envers les sauvetages des pays en difficulté de l'Eurozone – 63% des Allemands sont ainsi contre un renflouement de Chypre, et certains sondages montrent qu'environ deux tiers des Allemands estiment qu'ils se porteraient mieux s'ils avaient encore le Deutschmark – il n'y a encore aucun parti politique en Allemagne ouvertement sceptique envers l'euro, contrairement à la plupart des pays eux aussi créditeurs, comme l'Autriche, les Pays-bas ou la Finlande. La nouvelle formation a comme objectif clair de remplir ce vide.
Mais quel est précisément leur credo ? Selon leur site internet :
- En accord avec le traité de Maastricht, l'Allemagne ne doit plus garantir les dettes des autres États membres.
- La monnaie unique doit être abandonnée. Chaque État doit pouvoir être libre de quitter l'Euro ou d'entrer dans une autre association monétaire selon ce qui l'arrange (comme un Euro du Sud ou un Euro du Nord) ou même introduire une monnaie propre en parallèle.
- Un référendum doit être organisé si l'Allemagne souhaite abandonner trop de souveraineté à l'Union Européenne.
Sur Facebook, le groupe précise qu'il va faire campagne pour un retour à "aux monnaies nationales, ou à des unions monétaires plus petites". Aussi, à strictement parler, ce ne sera pas un pur Deutschmark Party.
Va-t-il néanmoins avoir un impact immédiat – une sorte de Beppe Grillo allemand ? Cela semple peu probable. S'il veut entrer au parlement, ce parti doit réunir plus de 5% des votes – ce qui, en l'absence d'événement majeur, n'arrivera pas (même 1% serait un résultat honnête). Peut-être l'élection européenne de 2014 – où il n'y a pas cette limite des 5% et où les votants sont en général moins contraints à taire leurs frustrations envers l'Europe – pourrait être la plate-forme du parti, mais même ça serait peu évident.
Il est intéressant de noter qu'un email rédigé par l'un des fondateurs, le professeur d'économie de Hambourg Bernd Lucke, et rendu public, révélait que la direction des Free Voter – un mouvement politique basé principalement en Bavière, apparemment acquis aux idées anti-euro et qui parvint à collecter 10% des suffrages lors des dernières élections locales – refusa d'unir ses forces à Alternative pour l'Allemagne. Le DWN note qu'il semble que les forces politiques allemandes anti euro soient divisées avant même qu'elles n'existent vraiment.
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Sur le web.