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La droite toulousaine découvre l’économie de marché

Publié le 04 mars 2013 par Marius

BTP.JPG Les sympathiques opposants à la politique municipale se sont empressés de relayer les inquiétudes du président de la fédération régionale du BTP M. CAVAGNE. Cette fédération dénonce l’attribution d’un marché de travaux concernant la ligne de tramway Garonne à une entreprise espagnole. Après l’épisode désastreux du marché de la rue Alsace (1) les candidats aux futures élections municipales ont cru bon de s’emparer du sujet sur la toile. Cela aurait mérité un peu plus de réflexion avant de créer le buzz  (une tempête dans un verre d'eau en période de congé)

Le marché a été attribué à la COMSA. Il s’agit précisément du second groupe espagnol dans le secteur du BTP. Avec un chiffre d’affaires de 2.000 millions d'euros et un effectif d’environ 9.500 personnes comparable à nos majors français (EIFFAGE/BOUYGUES...) cette société cherche légitimement à compenser la compression de marché dans une Espagne en crise. La région de Midi Pyrénées est donc une des cibles d’un développement de « proximité » comme les régions d’ Aquitaine et le Languedoc Roussillon.

Par les règles de marché de la communauté européenne il n’y a donc rien d’anormal à ce que cette entreprise espagnole participe et emporte (à la régulière) des marchés publics sur notre sol (nos majors ne se privent pas d’exporter notre savoir faire par ailleurs). La droite a voulu la communauté européenne et les règles qui en régissent le principe ; elle ne peut qu’assumer ce qu’elle a organisé. Quant à ses représentants locaux ils seraient bien inspirés de s‘en souvenir avant de s’emparer de sujets visiblement peu maîtrisés.

En filigrane de l’intervention du président de la fédération régionale du BTP il faut décrypter un message national sur le « dumping social ». Un sujet qui pèse sur le devenir de nos entreprises quand on compare les salaires mais aussi les charges et le temps de travail d’un côté et de l’autre d’une frontière aujourd’hui poreuse. Le gouvernement doit rapidement s’emparer du problème car les maux sont réels et vont entraîner la perte de milliers d’emplois dans notre pays (à commencer par notre région...). Et ce n'est pas l'organisation d'un protectorat ponctuel qui peut résoudre le mal mais véritablement une prise de conscience des risques à venir.

 Il n’y a que trois moyens pour tenter de solutionner le problème :

  1. 1.   S’accorder sur des salaires uniformisés sur la CEE (ce qui a pour conséquence d’affaiblir considérablement le niveau de vie des plus riches de la communauté…dont la France)
  1. 2.   Fermer les frontières (une thèse que le candidat Montebourg a soutenu…mais ça s’était avant) ou changer les règles d'attribution et de contrôle des marchés publics sur chacun des pays
  1. 3.   Relancer l’économie dans la communauté européenne par un plan de grands travaux en particulier dans les pays en difficultés (dont l’Espagne et le Portugal...mais aussi la France) afin de stabiliser les entreprises.

Pour le reste nos sympathiques candidats locaux feraient bien de se renseigner avant de twitter ; cela leurs permettraient de ne pas sortir des énormités.

(1)   (1) Sujet déjà traité sur ce blog ; le problème des « pavés chinois » est différent et l’amalgame ne peut être fait.


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