Magazine

Une soirée au Proud Cabaret, cabaret rétro et burlesque londonien

Publié le 04 mars 2013 par Regent's Park

Si par un soir froid d’hiver, du côté de Tower Hill, on décide de renoncer à une visite nocturne du Londres de Jack l’Eventreur où peut-on bien passer la soirée ? Au Proud Cabaret, peut-être, au cœur de la City. Alors, attiré par les enseignes violettes soulignées de néons hollywoodiens, il ne reste plus qu’à sonner à la porte pour un dîner-spectacle rétro et burlesque…

Oser franchir la porte quand il n’y a encore personne. Se dire que c’est un lieu fréquentable et pas un bar à hôtesses. Voici les dilemmes du touriste dont le smartphone ne fonctionne pas à l’étranger… Des jeunes femmes que l’on devine performeuses burlesques viennent de sortir des lieux avec un grand café, non encore maquillées, aux côtés d’un punk aux cheveux bleus. On vérifie l’enseigne, les plus grands magazines londoniens recommandent ce cabaret, ce n’est donc pas une arnaque, le dîner-spectacle à 25 livres. A tenter donc.

Après avoir sonné à la porte, on se retrouve face à la guérite d’un petit jeune homme en costume de clown. On demande une table, il va vérifier, on se retrouve seuls à l’attendre, face à un escalier entouré d’affiches et de miroirs rétros, disposés sur des murs violets. En bas de l’escalier, Joe accueille les visiteurs dans une salle violette, éclairée à la bougie. Grimé à la Joker de Batman mais avec une politesse British, notre hôte désigne une table près de la scène.  On découvre le menu et le programme du show pour patienter. Un peu plus loin, une serveuse en corset et porte-jarretelles, sert un groupe de jeunes femmes, toutes élégamment vêtues. On se sent mal en jean-baskets, mais c’est l’avantage d’être touriste, on n’a pas prévu la soirée et on « vient comme on est ». Des messieurs en costume, sortis de leur bureau de la City, viennent s’asseoir un peu plus loin et plaisantent. Les commandes sont prises aux tables et un ballet de serveurs / serveuses s’assurent que tout le monde est content… Et pendant que tout le monde se régale de cuisine British du poulet en sauce aux légumes croquants pour les végétariens, le spectacle commence !

C’est l’artiste Ophelia Bitz, en robe écarlate et froufroutante et escarpins pailletés, la maîtresse de cérémonie. Avec des blagues en-dessous de la ceinture sans manquer de classe, elle annonce une soirée qui va titiller le public… Missy Fatale, beauté rétro au bikini de perles, ouvre le show avec  des éventails en plumes d’autruche qui servent de décor à son strip tease. Après, c’est au tour de Michael Standen sur un air de James Brown, de venir tomber la chemise, pour commencer. Ce gymnaste entre deux pirouettes et vêtements enlevés, va voler un baiser à une jeune femme dans le public. Entre chaque numéro, Ophelia Bitz revient avec ses facéties, ses chansons, sages ou grivoises. L’entracte vient trop vite, le temps de manger son pudding. Juste le temps d’accueillir sur scène la divine Missy, s’effeuillant cette fois en crachant du feu. Un peu plus tard, le punk croisé à l’entrée, un certain Joe Black, pianiste démoniaque, vient chanter ses chansons d’amour et de meurtres sur un mode rétro. Ophelia reprend le micro pour interpréter d’autres airs, souhaiter leurs anniversaires aux convives. Le cabaret est fini, car on fait plus court en semaine, explique-t-elle avant de remercier le public et de repartir vers les coulisses avec un talon cassé.

On remonte le grand escalier bordé de miroirs et on repart affronter le froid de l’hiver. Et on apprendra par la suite qu’on a approché, sans le savoir, certains des plus grands noms du burlesque British.

F.A

 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Regent's Park 552 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte