Hervé Morin a accordé un entretien à Contrepoints : l’occasion de lui poser de nombreuses questions sur son projet et son sentiment quant à la situation actuelle de la France. Quelle réforme de la fiscalité ? Faut-il réduire les dépenses publiques ? Doit-on supprimer le monopole de la sécurité sociale ? Voici la synthèse de ses réponses. Pour lire l’entretien dans son intégralité, cliquez ici.
Entretien réalisé par PLG, pour Contrepoints.
Hervé Morin s’est tout d’abord exprimé sur l’actualité récente. Concernant la viande de cheval, il fait remarquer la différence de système entre les États-Unis et la France : « En France, nous sommes dans l'intervention, les États-Unis sont eux dans la responsabilité ». Il en profite pour appeler à la transposition du mécanisme des class action, « bien plus puissant que les cinq agences de contrôle actuellement en vigueur dans notre pays, et qui coûtent très cher ».
Sur l’opposition entre le PDG de Titan et Montebourg, H. Morin dénonce la stigmatisation par François Hollande des « classes créatrices, à qui l’on doit la création de richesses et l’investissement ».
Diviser le code des impôts par 2 !
Concernant la fiscalité, le Président du Nouveau centre insiste sur la nécessite de réformer le Code Général des Impôts, qu’il faudrait « diviser par deux ». Ceci en le réorientant vers l’investissement dans les PME : « Je propose une déduction sur l'impôt sur le revenu de 200 000 € par an, par ménage, pour un investissement dans une PME (450 000 $ actuellement en Israël). C'est un mécanisme très puissant, une révolution, bien plus efficace qu'une politique d'intervention publique ». Enfin, pour éviter l’inflation législative et l’insécurité juridique préjudiciable au développement des entreprises, H. Morin préconise l’interdiction, sauf cas exceptionnel comme en 2008, de retoucher un texte plus d'une fois au cours d'une même législature ».
Cette réforme devrait accompagner celle de la TVA. Favorable à la TVA sociale, Hervé Morin répond à la critique qu’en a faite Alain Madelin, en prônant une « TVA à 25% en contrepartie d’un allègement équivalent des charges sur les entreprises ».
La réforme Peillon va être abandonnée !
Vient ensuite la question actuellement débattue de la réforme des rythmes scolaires. H. Morin affirme sans détour que « la réforme Peillon va être abandonnée », parce qu’elle a été très mal engagée. À la place, il préconise de gérer les négociations au niveau le plus décentralisé possible, afin que chaque établissement puisse adopter son propre mode d’organisation. « Nos enfants ont 130 jours d'école par an, là où il en faudrait au moins 150. Augmenter le nombre de jours de classe, c'est pouvoir diminuer le nombre d'heures de cours dans une seule journée. Ce sera ensuite aux collectivités territoriales de prévoir et d'organiser les activités périscolaires complémentaires ».
Garder les piliers fondateurs de notre cohésion sociale.
À propos de la réforme des retraites, le Nouveau Centre propose de mettre en place un système par points, qui aurait l’avantage de faire « à terme fusionner tous les systèmes, privé, public, les régimes spéciaux, les artisans, indépendants, professions libérales etc. ». Pour qu’une telle réforme, qui reviendrait à supprimer les avantages des régimes spéciaux et de la fonction publique, il propose que « cette réforme soit adoptée par référendum, à organiser dans les deux mois qui suivent l'élection ». Hervé Morin se dit en revanche défavorable au système par capitalisation, puisqu’il faut selon lui « garder un certain nombre de piliers fondateurs de notre cohésion nationale ».
Le même argument est invoqué en défense de la Sécurité Sociale. « Je ne crois pas qu'une telle réforme s'impose. […]. Je constate combien les Français sont viscéralement attachés à la sécurité sociale, et le système de solidarité tel que nous l'avons conçu n’est selon moi pas l'une des causes majeures des dysfonctionnements économiques que nous rencontrons ».
Si le Président du Nouveau centre ne se dit pas nécessairement favorable à la suppression du principe de précaution, il soutient en revanche l’expérimentation des techniques d’extraction du gaz de Schiste.
Enfin, il considère que le statut de fonctionnaire doit être aboli pour tous les domaines non régaliens : « Pour tous les autres domaines, les contrats devraient être des contrats de droit privé. Cela vaudrait pour les contrats à venir, mais aussi pour les fonctionnaires déjà en place ».