"Le 30 août 1945, le Dr Marcel Junod, chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge au Japon, reçoit un télégramme effrayant d’un délégué du CICR à Hiroshima, qui dit : « ... Conditions épouvantables. Ville rasée. Quatre-vingts pour cent [des] hôpitaux détruits ou sérieusement endommagés. Inspecté deux hôpitaux provisoires, conditions indescriptibles. Effets de [la] bombe mystérieusement graves. Beaucoup de victimes paraissant se remettre ont soudainement [une] rechute fatale due à [une] décomposition [des] globules blancs et [d’]autres blessures internes et meurent actuellement en grands nombres. Plus de cent mille blessés environ, encore dans [des] hôpitaux provisoires situés [aux] alentours. Manquent absolument [du] matériel de pansement, [des] médicaments... »
À son arrivée à Hiroshima, Marcel Junod est confronté à l’atroce réalité de l’assistance médicale dans une ville dévastée par un bombardement atomique qui n’a pas épargné les infrastructures sanitaires. Si l’explosion a balayé ou endommagé tous les hôpitaux, comme indiqué dans le télégramme, elle a eu des conséquences tout aussi graves pour les personnes chargées de soigner les malades et les blessés : à Hiroshima, 90% des médecins ont été tués ou blessés, de même que 92% des membres du personnel infirmier et 80% des pharmaciens. Il y a un besoin urgent de sang, mais aucune possibilité de pratiquer des transfusions sanguines, car la plupart des donneurs potentiels sont morts ou blessés. Concrètement, la capacité de la ville à soigner des victimes a été réduite à néant. La fourniture de soins de santé est partant limitée, voire inexistante immédiatement après l’explosion."
C'est avec cette histoire que Peter Maurer, président du CICR a illustré la position de l'Institution à la Conférence internationale sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires qui s'est tenus à Oslo, les 4 et 5 mars derniers.Lire la déclaration du président du CICR.