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Bis repetita (l'Alsace, l'ANI, l'inspection du travail et le Fespaco)

Publié le 05 mars 2013 par Edgar @edgarpoe

Un ami m'a reproché mon billet précédent, me disant que répercuter la cuisine interne de l'UPR, ce petit parti, allait faire perdre son rang qualitatif à ce blog de haute volée, celui que vous lisez juste à ce moment.

Nombre de sujets mériteraient quelques lignes en ce moment :

- le prochain référendum alsacien (le démantèlement du pays s'effectue dans la plus grande discrétion, personne n'en parle. Lire quand même le M'PEP ou le message de Gilles sur un forum de discussion) ;

- les attaques contre l'inspection du travail (si quelqu'un a un article clair sur la question, je suis preneur) ;

l'accord interprofessionnel sur l'emploi (je pense qu'il permettra peut-être de retarder quelques licenciements, mais ne fera rien contre la dépression économique européenne) ;

- la nouvelle loi Fioraso sur la recherche, qui avance discrètement, avec de très probablement de très grosses régressions en perspectives.

Chacune de ces "réformes" mériterait de longs développements. Elles ont cependant toutes deux points communs :

1. Elles sont sous-tendues par l'idée qu'il faut réduire la dépense publique, quitte à réduire le service aux usagers. Baisser le nombre d'élus locaux, de contrôleurs du travail, d'universités, ou baisser les salaires des salariés à travers l'ANI, toutes ces "réformes" sont nettement régressives.

2. Toutes ces réformes ont un arrière-goût européen. D'abord parce que l'Europe impose une pression constante pour réduire les dépenses et revenir à un déficit de 3%. Ensuite parce que l'Europe pousse toujours à l'affaiblissement de l'Etat, au renforcement des régions (si possible à leur sublimation en euro-régions), au renforcement des pouvoirs des grands groupes (on pourrait ajouter, marginalement, le fait que la réforme Peillon sur les rythmes scolaires fait encore basculer des compétences nationales vers les communes).

Il ne s'agit pas que de réduire les budgets. L'objectif est véritablement de réduire à rien les structures qui portaient habituellement ces budgets, et de faire émerger un maximum de pouvoirs face aux états-nations. 

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J'ai parfois tendance, je le reconnais bien volontiers, à mépriser les opposants à chacune de ces réformes, qui peinent à dégager leur cohérence d'ensemble.

Mélenchon s'est saisi du sujet ANI, l'Inspection du travail c'est Filoche qui mène l'opposition, les chercheurs se défendent contre Fioraso, et quelques élus locaux, ainsi que le M'PEP, s'intéressent aux réformes alsaciennes.

Chacun d'entre eux fait sa petite cuisine dans sa petite marmite, sans jamais pointer la logique européenne de ces réformes. J'ai tendance à penser qu'en rejetant, en bloc, l'Union européenne, l'UPR est plus dans le vrai que chacun de ces mouvements qui ont l'air de défendre leur chapelle, et prêtent donc trop facilement le flanc à l'accusation d'immobilisme.

Je voulais juste citer ces sujets mais je m'aperçois que je les ai déjà pas mal commentés. Au départ, je ne souhaitais que renvoyer à un texte fort intéressant de François Asselineau, sur le Fespaco, le festival panafricain du cinéma. 

En pointant la quasi-absence pitoyable de la France, remplacée par des fonds européens et américains, en reliant cette évolution aux accords Blum-Byrnes, l'UPR renoue avec le rôle d'intégration de différents mouvements à un combat politique global, celui de l'affirmation des indépendances nationales. D'autres mouvements qui ont parfois ma sympathie n'arrivent pas à dégager une telle cohérence, et sont bien en peine d'aller au delà de la dénonciation des riches et des banquiers, ou de la dénonciation du péril étranger, côté extrême-droite.

La conclusion du texte de l'UPR :

"Alors que s'achève le 23e FESPACO dans la quasi-disparition de la France et dans le silence plein de mépris de nos grands médias, je ne peux que redire ce que je disais hautement dans notre programme.

 Il n'est pas normal que le cinéma maghrébin et africain n'ait JAMAIS sa place sur les grandes chaînes de télévision française. De même qu'il n'est pas normal que l'on n'y voit jamais non plus le moindre film japonais, chinois, russe, brésilien, indien, etc.

 L'objectif de l'UPR n'est nullement de refermer la France sur elle-même, comme l'affirment si mensongèrement les européistes. L'objectif est au contraire de libérer les Français de la prison mentale que ces mêmes européistes leur ont imposée, en submergeant notre culture, notre télévision, notre radio de productions quasi-exclusivement de productions commerciales états-uniennes.

 Ce n'est qu'en sortant de l'Union européenne et en ouvrant la France aux créations de toutes les cultures du monde que la France renouera avec son génie séculaire : celui d'une nation qui s'adresse à l'Universel."


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