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305ème semaine politique: Sarkozy vient nous motiver

Publié le 09 mars 2013 par Juan
305ème semaine politique: Sarkozy vient nous motiver François Hollande est à la peine. Sa cote est aussi basse que celles de Chirac et Sarkozy à la même période de leur mandat. Quelle affaire ! Cette (non)information hérite de longues analyses de politologues éclairés. Du papier gâché qui aurait pu être consacré à d'autres sujets plus graves et sérieux.
Hollande reste optimiste. Optimiste contre le monde environnant.
D'ici 10 jours, il parlera. On y travaille. Il paraît que l'atmosphère est lourde, chargée, parfois étouffante.  L'homme a réussi sa visite au Salon de l'Agriculture. Au Mali, un quatrième soldat français est tué. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian se rend sur place. Il confirme qu'une centaine de djihadistes ont été tués depuis le début de l'offensive française.
Le chômage a bien dépassé les 10% au dernier trimestre de l'année dernière. L'INSEE le confirme. Et livre une autre conclusion: le bond de fin d'année est du à une augmentation du nombre de seniors ... dans la population active. On remerciera la réforme Sarkozy des retraites qui (1) n'a pas sauvé le régime, et (2) a précipité quelques milliers de plus âgés d'entre nous des caisses de retraites vers celles de l'assurance chômage ou du RSA.
Mardi, quelques milliers de manifestants crient leur hostilité à l'accord MEDEF/CFDT qui sera amendé et étudié au Parlement en avril. Les nouvelles flexibilités accordées aux employeurs ne plaisent pas. Certaines sont dangereuses. 
Vendredi, les ministres reçoivent un joli courrier de cadrage budgétaire. Le gouvernement cherche 5 milliards d'euros d'économies supplémentaires à ce qui était annoncé jusqu'à lors. A l'échelle du budget de l'Etat, c'est une goutte d'eau. Mais sera-t-elle celle qui fait déborder le vase ?
Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes. En France, l'hommage prête malheureusement à quelques railleries. Najat Vallaud-Belkacem, ministre en charge du sujet à l'année, prévient: le 8 mars, c'est toute l'année. Une réforme du congé parental est en route. La disposition sera plus fortement étendue aux pères. La ministre promet aussi des sanctions dans quelques mois - les procédures, durcies en décembre dernier, sont en cours - pour ces entreprises qui ne concluent aucun accord d'égalité salariale hommes/femmes. Et contraception et avortement seront enfin remboursés intégralement pour les mineures à la fin du mois. Du concret !
La cascade d'hommages et de célébration dans les médias est assez troublante. Libération pompe, sans les sourcer, des exemples d'opérations commerciales machistes dénichées chez nos consoeurs blogueuses Olympe et Sophie Gourion. France Inter invente la journée des filles, en invitant des collégiennes que chaque animateur, tout au long de la journée, s'exerce à tutoyer. On s'amuse de Nabilla, vedette plastifiée de la trash-TV. Christophe Barbier, patron de l'Express, choisit une couverture ridicule et ignoble sur "l'arme du sexe" de la gent féminine - avec Marcela Iacub et des Femens seins nus en accroche. Laurent Joffrin du Nouvel Obs professe un léger mea-culpa après son gros dossier people sur DSK et le cul d'il y a 8 jours. Le Monde Magazine fait sa couverture sur "l'agaçante Cécile Duflot". La Tribune donne la parole à Fleur Pellerin, ministre aux PME et de l'économie numérique, qui, au moins, rappelle le manque de femmes entrepreneuses.
 Dans d'autres pays, la femme mérite le statut d'espèce protégée tant les violences sont nombreuses. Mais en France, cette opération prend la forme d'un ratage médiatico-cérébral.
Nathalie Kosciusko-Morizet ne sait plus quoi faire pour occuper le terrain dans sa pré-campagne pour la Mairie de Paris. Elle attaque Ségolène Royal en des termes peu glorieux. Najat Vallaud-Belkacem lui décerne "la palme de la phrase la plus misogyne et la plus déplacée".
L'UMP s'indigne d'une loi d'origine sénatoriale qui amnistie quelques délits commis pendant des actions sociales. Deux auteurs d'un Think-Tank libéral tentent une sale comparaison avec le devoir de mémoire relatif à l'esclavage. Un autre néo-con réclame dans les colonnes numériques de la Tribune moins de Taubira et davantage de Moscovici. La Garde des Sceaux a le tort d'avoir soutenu la proposition sénatoriale. Le ministre des Finances a l'avantage d'une écoute trop conciliante aux sirènes de la Finance. Le MEDEF, évidemment, braille dans les coulisses. Mais l'organisation patronale vit mal le mini-putsch que Laurence Parisot tente à son sommet. Atteint par le plafond de 2 mandats successifs, elle réclame un changement de statuts au motif du besoin d'expérience en cette période de Grande Crise. La Poutine des patrons vire le président d'un comité Ethique qui lui résiste.
L'UMP se trouble quand Sarkozy confie sa rage de vaincu - neuf mois après la défaite - dans les colonnes de Valeurs Actuelles. Ce ne sont que des propos rapportés - et surréalistes. L'ancien Monarque accuse la France d'avoir bloqué la carrière de sa femme de chanteuse; méprise la joute démocratique, et promet de revenir « par devoir »  si  « la France l'appelle ». Même quelques sarkozystes comme Brice Hortefeux sont surpris. On retrouve notre Sarko agité et hors sol. François Fillon, qui n'apprécie pas ce retour, lui décoche une flèche en plein coeur: « Quand on perd les élections", dit-il, on a "l'obligation de repenser notre projet.»
Il y a aussi ce sondage, le premier d'une immense série, sur les prochaines municipales. On y découvre que le rapport droite/gauche n'a pas vraiment bougé; que l'immigration n'est plus un sujet majeur (enfin !), et que le Front de gauche... ne perce pas davantage qu'en juin dernier. La gauche forte est encore trop faible pour faire bouger les lignes, et c'est dommage.
A moins que le pays ne soit enlisé dans une déprime semi-démente, une angoisse appuyée par cette cascade de mauvaises nouvelles qui n'en finit plus.
Jeudi, Arnaud Montebourg, du Redressement Productif, a lâché: « Nous ne pourrons pas gagner tous les combats mais nous nous battons comme des bêtes »
Il a raison.
Les autres commentent.
Credit illustration: merci Do-Zone Parody

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