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Critique Ciné : Möbius, orgasmes troublants...

Publié le 10 mars 2013 par Delromainzika @cabreakingnews

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Möbius // De Eric Rochant. Avec Jean Dujardin, Cécile de France et Tim Roth.


Alors que Jean Dujardin a dit ne pas vouloir de carrière américaine suite à ce qu'il a vu à Hollywood, l'ayant dégouté de l'envie, nous pouvons le retrouver dans Möbius, un petit film à suspense romancé agréable mais pas transcendant. Les rôles sérieux, Jean Dujardin en a déjà incarné comme le très sympa Contre Enquête. Mais je dois avouer que j'étais très curieux de voir Möbius dans le sens où derrière le postulat de départ, il y avait de quoi faire une jolie critique de la crise des subprimes (en effet Alice a travaillé chez Lehman Brothers et est responsable de la chute de cette banque), … Sauf qu'il n'en est rien. Le sujet est donc survolé. C'est dommage car j'aurais bien aimé qu'ils aillent un peu plus loin. Notamment vis à vis de Cécile de France qui tenait entre ses mains un personnage bien plus complexe qu'il ne l'est réellement dans le film. Et puis il y a Tim Roth qui incarne le grand magnat à l'argent sale, et le pauvre ne sert pas à grand chose. Le récit ne parvient pas à le mettre en avant et c'est bien dommage.
Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d’un puissant homme d’affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d’or et entrer en contact avec Alice, son agent infiltré. Naît entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute.
Du coup, le scénario de Möbius est assez décevant d'un côté. Et pourtant, ce drame romantique sur fond de suspense et d'espionnage n'est pas désagréable. La relation entre Grégory et Alice est tout à fait crédible jusqu'aux deux scènes de sexe dérangeantes (je crois que je ne m'étais jamais autant senti mal à l'aise devant des scènes de sexe au cinéma que devant celles ci). Disons que le réalisme est là, et du coup, on a l'impression que Möbius tombe dans le voyeurisme. Mais il n'en est rien, car ce n'était pas le but. En tout cas, la petite coquine d'Alice a pris son pied avec son ruskov. On peut également parler de la mise en scène élégante d'Eric Rochant qui tente de masquer certains temps morts du film. En effet, alors qu'il y avait beaucoup de choses à raconter sur la finance et les petites histoires du personnage de Tim Roth, finalement on voit très bien que le scénario ne semble pas là pour faire de chichis là dessus mais uniquement sur la romance qui se dessine d'épisodes en épisodes.
J'aimerais saluer aussi les goûts des costumiers de Cécile de France qui était tout simplement ravissantes dans ses tailleurs et autres. Je trouve que cette classe donne au film une dimension différente et surtout cette ambiance luxuriante dans laquelle nous plongeons (le monde de la finance tout simplement, mais aussi de Monaco : que l'on ne va pas suffisamment voir à mon goût, sauf peut être pour ses eaux et encore…). Finalement Jean Dujardin s'en sort très bien lui. Lui, acteur que j'apprécie beaucoup, n'a pas fait un mauvais choix avec Möbius. C'est bien mieux que Contre Enquête dans le registre sérieux et dans ce qu'il a pu faire (je n'ai pas encore vu Le Bruit des Glaçons que je compte voir sur France 2 la semaine prochaine) ailleurs et dernièrement (comme l'horrible comédie Les Infidèles par exemple). Un acteur à la facette multiple qui agrandi donc sa panoplie. Et c'est avec grand plaisir que je l'attends pour son prochain film.
Note : 6/10. En bref, dommage que la romance prenne le pas sur la critique acerbe de la crise financière que Möbius aurait pu être.


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