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Légalisation de la prostitution vu par Jean-Claude Lord

Publié le 11 mars 2013 par Raymond Viger

Je ne reprendrais pas aujourd’hui l’ensemble du débat touchant la légalisation de la prostitution. Le but de ce billet est une critique du documentaire que Jean-Claude Lord a préparé sur le sujet.

Une très belle qualité d’images, un son excellent démontrant que même si personne n’a voulu financer le documentaire, Jean-Claude Lord l’a réalisé en le finançant personnellement n’a pas lésiné sur la qualité qu’il a voulu nous offrir.

Je ne cacherais pas que j’avais les jambes en compottes bien avant la fin du documentaire. Deux heures pour ce documentaire: trop long et trop de répétitions. À plusieurs reprises je pensais que le documentaire terminait mais ça repartait de plus belle. Mais sur ce point, il ne faut pas se fier à moi. Cela fait 20 ans que non seulement j’écris sur le sujet mais que je rencontre autant des prostituées, leurs clients, que leurs intervenants… Ce qui peut être une répétition pour moi peut être tout à fait acceptable pour un public moins initié.

À la fin, le long plaidoyer de la prostitutée transexuelle était le clou final d’un trop long documentaire. Sa présentation était intéressante, touchante et est venue me rejoindre à plusieurs endroits. Mais après deux heures, il aurait été intéressant de peut-être couper ailleurs pour mieux l’apprécier ou encore de l’avancer plus au début.

Nudisme et prostitution

Trop de sujets se sont entrechoqués sans que leur pertinence n’en soit faite. On présente à plusieurs occasions le nudisme et on demande pourquoi la nudité est perçu comme immorale. Quel est le rapport entre les images présentées d’une famille qui fait du nudisme dans un endroit prévu pour cela et la prostitution?

Le début du documentaire présente longuement les danses nues, qui sont légalisées, soit dit en passant. Des danses nues qui se font sur scène devant un large public. Ensuite on parle de la prostitution, qui est illégal et qui se fait entre deux adultes consentants derrière une porte close. Deux mondes similaires mais pas pareil. Difficile de suivre le raisonnement compte tenu des différences de ces milieux. Tant qu’à inclure ces deux mondes, pourquoi ne pas avoir parlé des films pornos pour nous mélanger encore un peu plus.

La véritable identité de Karine

Ma plus grande déception se situe au final. Pendant que j’ai l’impression d’être à peut près le seul à avoir encore la force d’écouter le documentaire, le générique souligne que Karine, contrairement à tous les autres témoignages est une comédienne et que son rôle est constitué de témoignages de plusieurs prostituées. À la fin dans le générique, combien de personnes se sont rendu compte de cette réalité?

Quand on présente le témoignage d’une personne qui veut conserver son anonymat, dans l’écrit, dès les premières phrases du texte, on le mentionne pour éviter la confusion avec les lecteurs. À la télévision, quand on fait une reconstitution, c’est aussi inscrit des la présentation des premières images. Suis-je une des rares personnes à savoir que Karine est tout simplement un comédienne qui représente plusieurs prostituées?

Le vrai débat sur la prostitution

Dans un tel documentaires, le vrai débat aurait dû être plus circonscrit. Doit-on légaliser la prostitution? Quelles sont les alternatives telle que la décriminalisation? Dans ces deux questions, il y a suffisamment de matières pour en discuter longtemps. La preuve, cela fait 20 ans qu’on en discute et rien n’a encore avancé.

Un documentaire centré très fortement sur l’organisme Stella. Les profits du film iront même à financer l’organisme.

Cinéma Beaubien: 2396 Rue Beaubien Est  Montreal, QC H2G 1N2. (514) 721-6060


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