Ainsi, il est maintenant d’usage de punir les membres du gouvernement qui ne marchent pas droit. Dans un univers politique où l’on aime faire des exemples, on est donc passé du populisme pénal au populisme gouvernemental : celle qui a osé souligner que l’UMP se foutait du monde et que le Grenelle de l’environnement n’était qu’une pantalonnade sera châtiée car elle doit servir d’exemple (comme le rapporte Le Monde).
En quoi le châtiment consistera-t-il : eh bien! Mme Kosciusko-Morizet restera sur le tarmac et ne s’envolera pas avec l’équipe gouvernementale pour le Japon.
Réfléchissons un instant sur la nature dudit châtiment.
Mme Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État à l’écologie, devait participer à un voyage officiel. On suppose donc qu’elle devait y tenir un rôle précisément défini, découlant naturellement de sa fonction au sein du gouvernement. Donc, qu’elle était un tant soit peu utile.
Or, il apparaît que l’on peut se passer d’elle. Que seule compte “l’atmosphère” que la dame aurait créée. Ce qui signifie donc qu’elle ne servait à… rien.
Si l’on ajoute à cela que la priver de voyage équivaut à une punition, on comprend que ce voyage, où elle ne servait à rien, relevait uniquement de la gâterie ou de la détente. Un bonbon. Une sucrerie dont on la prive finalement.
On en concluera donc :
1. que les membres du gouvernement sont de parfaits inutiles
2. que l’exercice du pouvoir ne représente pour eux qu’une forme de détente leur offrant la possibilité de multiplier les voyages d’agrément.
Remercions donc monsieur Fillon de nous avoir éclairés à la fois sur la nature de son gouvernement et sur la manière dont il concevait l’exercice du pouvoir.