The Bridge – La tête dans les nuages

Chaque fois que cela nous sera possible, je vous chroniquerai un jeu indΓ©pendant qui m’a marquΓ© ; je commence la sΓ©rie avec le rΓ©cent The Bridge, un jeu qui met littΓ©ralement la tΓͺte Γ  l’envers…

Pour des raisons de moyens mais aussi parce que le dΓ©veloppeur indΓ©pendant aime plus que les autres torturer les mΓ©ninges des joueurs (un avis totalement personnel basΓ© sur aucune statistique valable), le puzzle-game est un genre qui pullule dans la sphΓ¨re indie. On se souvient tous de Braid de Jonathan Blow, la pΓ©pite de 2009, non ? Citons Γ©galement le plus discret mais trΓ¨s sympathique Les mΓ©saventures du P.B. Winterbottom (2010), et je pourrai vous en citer un paquet des comme Γ§a, certains plus ou moins bons, mais tous pourvus d’un petit quelque chose – une mΓ©canique, un design – vraiment intΓ©ressant.

The Bridge est donc un puzzle-game 2D, trΓ¨s classique dans sa structure : le jeu est dΓ©coupΓ© en chapitres eux-mΓͺmes dΓ©coupΓ©s en niveaux, qui reprΓ©sentent autant de problΓ¨mes Γ  rΓ©soudre. L’idΓ©e directrice du titre de Ty Taylor et Mario CastaΓ±eda, c’est de donner la possibilitΓ©, sur la simple pression d’une touche, de faire tourner le dΓ©cor sur 360Β° (et toutes les Γ©tapes intermΓ©diaires : simple inclinaison, renversement Γ  180Β°, etc.).

Le plafond devient le sol, le sol devient le plafond… permettant au personnage que l’on incarne d’accéder à des zones inabordables sur la configuration de base. Le but : atteindre la porte de sortie, qui parfois, nécessite que l’on ait récupéré au préalable une clé.

Pour varier les situations, nos deux développeurs s’amusent avec nos nerfs en introduisant de nouvelles mécaniques lors de chaque chapitre : par exemple, en incrustant un système d’inversion (une capsule retourne l’écran et vous change de couleur ; vous pouvez alors interagir avec les autres éléments de ladite couleur), ou en plaçant sur le décor des vortex énergétiques qui aspirent tout ce qui passe à proximité (dont vous).

La difficultΓ© de The Bridge n’est pas vraiment Γ©levΓ©e en mode normal, seuls 3 ou 4 puzzles Γ©tonnamment retords, dans les deux derniers chapitres, vous bloqueront peut-Γͺtre. Un mode Miroir plus corsΓ© nous est heureusement proposΓ© en seconde partie.

Mais si la mécanique est sympathique, c’est surtout l’atmosphère du titre qui m’a touché : The Bridge respire la poésie à tous les étages. La direction artistique est menée de mains de maitre par les développeurs, le style crayonné est maitrisé de bout en bout et les décors sont sublimes : noir & blanc, architecture tortueuse, horloges monumentales, arrière-plans flous… Pour tout ça, The Bridge est une vraie bonne petite expérience ; pas l’expérience de l’année, mais une vraie bonne petite expérience. Que je vous recommande chaudement.

The Bridge – 14 euros – http://thebridgeisblackandwhite.com/