Le dirigeant de l’association Kantha Bopha Children’s Hospital ne veut pas des 91.000 dollars issus de la vente aux enchères d’une photo de Carla Bruni nue. Dans l’hebdomadaire suisse Le Matin Dimanche, ce pédiatre suisse, à qui le vendeur de l’oeuvre avait finalement décidé de verser la recette de la vente, explique en effet qu’il ne veut pas que son institution “soit mêlée à l’utilisation médiatique de la nudité de Mme Bruni”. “L’idée de ce don est un moyen d’assurer la publicité de cette vente aux enchères et le renom du photographe. C’est un moyen de se servir de nous”, a-t-il dénoncé.
Le pédiatre a également souligné qu’au Cambodge, où il dirige plusieurs hôpitaux pour enfants, “l’utilisation de la nudité n’est pas comprise comme elle l’est en Occident”. “Ma décision a été prise par respect envers nos patients et leurs mères (…) L’acceptation d’argent venant de l’exploitation du corps féminin serait perçue comme une insulte”, a-t-il fait valoir.
Un projet gouvernemental
La recette de la vente de la photo devrait cependant rester entre des mains helvétiques. Les fonds devraient en effet être versés à un projet gouvernemental de l’Institut suisse de recherche de l’eau, qui vise à fournir aux pays pauvres une méthode simple pour transformer l’eau sale en eau potable, toujours selon Le Matin. Interrogé par l’hebdomadaire, le ministère suisse de l’Intérieur a indiqué qu’il acceptait les fonds.
Jeudi, la photographie de Carla Bruni avait été adjugée chez Christie’s à New York à un collectionneur chinois pour 91.000 dollars. Le cliché en noir et blanc du photographe Michel Comte, pris il y a quinze ans, représente la jeune femme dans une pose qui fait apparemment référence au tableau Les Poseuses de Georges Seurat, mains jointes pour dissimuler son intimité.