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Curiosity : oui, la vie a pu exister sur Mars

Par Memophis

Sept mois après son atterrissage sur la planète Mars, le rover Curiosity a découvert que des éléments nécessaires à la vie ont bien été présents, mais aussi et surtout que les conditions physiques ont été similaires (température, pression, pH, eau liquide, minéraux, etc.) à celles qui ont régné sur Terre à l'époque de l'apparition de la vie. Elle a donc été possible sur Mars, très tôt dans son histoire.

Un des principaux objectifs du rover Curiosity est atteint. Comme le souligne Michael Meyer, le responsable scientifique du programme martien de laNasa, « d’après ce que nous savons, Curiosity a montré que la planète a eu un environnement habitable ».

Cela dit, les chercheurs restent prudents sur les chances de découvrir d'éventuelles traces de formes de vie microbienne sur Mars. L'habitabilité d'un environnement ne signifie pas que la vie s'y est développée. De plus, à moins d'observer directement des micro-organismes, les chances du rover d’en détecter sont très faibles. En effet, la Nasa n’a pas jugé utile de doter Curiosity d’instruments capables de débusquer des traces de vie actuelle, comme la mission Viking en 1976.

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Résultats de l'analyse par l’instrument Sam (Sample Analysis at Mars) des échantillons de poussières de la roche John Klein. On voit ici les dégagements gazeux en fonction de la température lors de l'analyse. Ceux-ci ont relâché différents gaz, dont de la vapeur d’eau (en noir, water), du CO2 (en rouge, Carbon Dioxyde), des composés sulfurés (en vert et en jaune, Forms of Sulfur), ainsi que du dioxygène (en bleu). Les échantillons rocheux ont été recueillis à l'intérieur d'un trou large de 1,6 cm et profond de 6,4 cm. © Nasa, JPL-Caltech, GSFC

Argiles et ingrédients clés pour la vie sur Mars

Concrètement, c’est l’analyse d’échantillons recueillis à l’intérieur du premier forage réalisé par le rover au moyen des instruments Sam et CheMin qui a amené la découverte de soufre, d’azote, d’hydrogène, d'oxygène, de phosphore et de carbone. Il s'agit là de quelques-uns des ingrédients chimiques essentiels à la vie.

Les résultats montrent également que la roche forée contient plus de 20 % d'argiles (des phyllosilicates). Vieux d’au moins trois milliards d'années, ces argiles se forment en présence de grandes quantités d'eau liquide. D'autre part, la présence d'autres minéraux dans la roche, comme des sulfates de calcium (probablement du gypse), montre que le sol devait être neutre ou avoir un pH légèrement basique. Autrement dit, « l'eau de Mars aurait été consommable si l’on avait été sur place », explique John Grotzinger, responsable de la mission au JPL, qui s’attend à d’autres « découvertes tout aussi passionnantes ».

La roche forée n’avait pas été choisie au hasard. Située près d’un ancien lit de rivière dans un affleurement rocheux plat, Curiosity avait repéré des niveaux élevés de calcium, de soufre et d’hydrogène grâce au laser de l’instrument ChemCam. En outre, d’autres observations avaient montré des signes évidents du passé humide du site, lorsque de l’eau liquide devait circuler en abondance.

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Deux roches montrant l'existence d'au moins deux environnements aqueux passés sur Mars, l’une étudiée par Opportunity (roche de gauche) et l'autre par le rover Curiosity. © Nasa, JPL-Caltech, Cornell, MSSS


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