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Ennemis du Net

Publié le 14 mars 2013 par Le Monde Numérique @lmn_officiel

C’est à l’occasion de la journée mondiale contre la cyber-censure, ce mardi 12 mars 2013, que le Rapport spécial sur la surveillance de l'association Reporters Sans Frontières (RSF) épingle comme chaque année les pays "ennemis d'Internet". Mais, en plus des pays incriminés, ce sont quelques entreprises qui sont également visées.

Reporters Sans Frontières pointe du doigt 5 pays et 5 entreprises, ennemis du Net

D’ailleurs, Lucie Morillon, directrice de recherche chez RSF, donne le ton : "Cette année, nous aurions pu ajouter plein d'autres pays à la liste 'sous surveillance', comme le Pakistan, l'Azerbaïdjan, le Royaume-Uni... Cette liste, qui fonctionnait bien avant, serait devenue trop longue"

Désormais, le site sera régulièrement mis à jour d’après l'organisation. Cette dernière préfère cette méthode, plus « actuelle », qui sera donc à même d’être enrichie au fil des mois.

L'association constate en effet « une banalisation de la surveillance et une sophistication des outils ». Mais elle juge également que les sociétés, en plus des pays cités, sont aussi coupables de surveillance…

Car, en plus des pays tels que la Syrie, la Chine, l'Iran, le Bahreïn et le Vietnam, qui figuraient déjà parmi les 12 pays mis à l'index l'an dernier, l’organisation dévoile une liste de cinq sociétés qualifiées de "mercenaires de l'ère digitale" : Amesys, Gamma, Trovicor, Hacking Team et Blue Coat.

Selon elle, les produits de ces entreprises "ont été ou sont utilisés par les autorités pour commettre des violations des droits de l'homme et de la liberté de l'information. À l'instant même où ces entreprises ont entrepris de commercer avec des régimes autoritaires, elles ne pouvaient ignorer que leurs produits pourraient être utilisés pour surveiller des journalistes, dissidents ou net-citoyens."

Quand on sait que les Etats incriminés pratiquent une surveillance généralisée de leurs citoyens grâce à de nombreux moyens tels que logiciels espions, vol de comptes Internet en passant par du piratage de connexions et de la surveillance ciblée… Pire, en 2012, la Chine et l'Iran ont carrément entrepris de bloquer les réseaux privés virtuels (VPN), qui peuvent permettre aux internautes de contourner la censure.

Ainsi, parmi les entreprises citées, la société française Amesys, filiale de Bull, est la cible d'une instruction judiciaire en France pour complicité d'actes de tortures en Libye. Selon la LDH et la FIDH, Amesys aurait fourni au régime du colonel Kadhafi des technologies permettant d'identifier et d'arrêter des opposants qui étaient ensuite torturés.

Déplorant la "banalisation de la surveillance et une sophistication des outils", qui rendent également les journalistes acteurs de l'information de plus en plus vulnérables", RSF qu’il est impératif de mettre en place un "contrôle de l'exportation de technologies et matériel de surveillance vers des pays qui bafouent les droits fondamentaux. [...] Une telle démarche ne saurait être laissée au secteur privé. Le législateur doit intervenir."

 

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