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Je suis venue à bout des Cinquante Nuances de Grey (et je me pose plein de questions sur la morale de l’histoire…)

Par Poulettenela

Depuis que je vous ai parlé du Tome 1 des Cinquante Nuances de Grey, vous êtes plusieurs à rebondir, à commenter et j’adore ces échanges !

J’ai aussi reçu plusieurs messages privés pour savoir si j’ai terminé la série et vous aviez toutes des questions très précises…

Est-ce uniquement un coup marketing ?

Les 3 tomes sont-ils au même niveau ?

Est-ce qu’on en a pas marre au bout d’un moment ?

C’est plutôt pour les filles ou les garçons ?

C’est vraiment un porno ou c’est plutôt érotique ?

Et au final, ça vaut le coup de commencer ou pas ?

Alors voilà, je viens de terminer le dernier volume.

Je ne les ai pas tous lu d’une traite, parfois j’ai alterné avec d’autres bouquins.

Mais au final je pense que nous sommes confrontés à un fait de société lié à l’évolution de la femme.

Trilogie Cinquante Nuances de Grey - Poulette Blog

Pour le 1er tome, Cinquante Nuances de Grey, je vous avais parlé de ma déception ici.

L’histoire devait se mettre en place, nous découvrions les personnages, mais j’avais vraiment le sentiment de lire une copie non censurée de Twilight.

Le couple de héros me paraissait très proche de Bella et Edward mais en version « 1er samedi du mois sur Canal + ».

Parce que oui, dans ce premier tome, ils baisent quand même à tout va et pour une vierge romantique, c’est plutôt déroutant.

Dans le second tome, Cinquante Nuances plus sombres, j’ai eu de belles surprises. J’en parlais ici.

J’ai aimé qu’on en découvre un peu plus sur le passé de ce garçon tourmenté, qu’on mène un peu l’enquête comme dans un polar.

Ce tome a été largement mon préféré…

Et il le restera !

Car le troisième tome, Cinquante Nuance plus claires, m’a un peu déstabilisée.

Je ne parlerai pas du tout du style de l’auteure.

Certains adhèrent, d’autres pas.

Personnellement, il ne m’a pas gênée.

Je vais plutôt m’attarder sur le profil des personnages.

Ok, ce Christian Grey est beau, jeune, riche et sexy.

Mais si on enlève tout ça et qu’on le rend « normal », il devient un véritable psychopathe.

Je dirai même que dans ce dernier tome, il a carrément tendance à se positionner comme un extrémiste religieux…

Tout doit être sous contrôle, sa vie à lui, comme celle de sa compagne.

Il prône la sécurité, ok…

Mais ne pas sortir avec les copines, ne pas porter de jupes courtes sans son accord, ne pas travailler, ne pas ci, ne pas ça…

C’est un peu flippant, non ?

Je trouve étrange que ce livre écrit par une femme mette en relief l’amour inconditionnel d’une jeune femme pour un garçon aussi torturé.

Je n’aime pas l’idée que certaines jeunes filles imaginent l’amour comme il a été romancé ici.

Sans être une féministe radicale (tous les extrémismes sont à bannir), je ne pense pas qu’il soit sain de s’abandonner totalement à un amour et de faire passer ses désirs avant les nôtres.

Je reconnais que parfois, il est agréable de se laisser porter par celui qu’on aime.

Le laisser prendre les décisions de la maison, le laisser prendre soin de nous, lui rendre le rôle du « mâle » dans toute sa splendeur.

Mais ce n’est plus la vraie vie…

Et même si dans un couple, nous pouvons parfois nous relayer et prendre à bout de bras les responsabilités pendant un certain temps, c’est bon aussi d’alterner.

J’ai discuté récemment avec une jeune fille de 24 ans.

Elle est malheureuse et mal dans sa peau.

Quand je lui demande ce qui ne va pas, elle me répond qu’elle cherche un mari.

Je creuse un peu avec elle pour savoir si elle veut un petit copain, pour les câlins, le fun, les attentions ?

Elle me répond que non, elle a besoin d’un mari pour prendre soin d’elle pendant qu’elle s’occupe de la maison et des enfants.

Je suis restée bouche bée…

Nous sommes en 2013 et elle a 24 ans !

Toute la vie devant elle quoi !!

Pouvoir voyager, profiter des copines, faire les études qu’elle veut, choisir un métier de passion, avoir des amoureux…

Mais non, elle veut un mari.

Je trouve qu’on est très proche de cette ambiance des Cinquante Nuances de Grey.

C’est peut-être pour ça que je n’adhère pas vraiment…

Ce n’est pas dans mon fonctionnement de femme d’aujourd’hui : amoureuse oui, mais aussi indépendante et autonome.

Mais finalement est-ce que les jeunes générations ne reviennent pas à des codes plus anciens ?

Vous en pensez quoi les filles ?

(Je réalise que c’est un peu brouillon tout ce que je raconte…)

Vous avez succombé au marketing des Cinquante Nuances de Grey ?

Et au delà du phénomène, vous avez trouvé que l’image de la femme était dégradée ou j’ai vraiment l’esprit mal placé ?


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