Magazine Politique

Règlement pour les fileuses logées

Publié le 14 avril 2008 par Alain Hubler

Règlement pour fileuses logéesLe règlement reproduit ci-dessous est celui des filatures H. Bertrand de Saint-Jean-du-Gard dans le Gard en France. Il a été en vigueur entre 1918 et 1921.

Article I. – Les fileuses doivent obéissance et soumission aux personnes chargées de les surveiller, tant à la maison qu’à la filature.

Art. II. – Au premier coup de sirène, c’est-à-dire à 5 heures _ du matin, les fileuses devront se lever et procéder à leur toilette, afin d’arriver à la filature cinq minutes avant le commencement du travail, c’est-à-dire à 6 heures précises.

Art.III. – Il est expressément défendu de manger ou de garder des comestibles dans le dortoir, qui doit être tenu dans un état de propreté absolu. Toutes les semaines, deux ouvrières seront désignées, à tour de rôle par la surveillante, pour balayer les locaux et vider les eaux sales.

Art. IV. – Les fenêtres des dortoirs devront être tenues ouvertes pendant la journée ; les lits seront découverts pour permettre l’aération de la literie jusqu’à 8 heurs du matin.

Art. V. – Pendant le repos du matin, de 8 à 9 heures, chaque ouvrière devra faire son propre lit, et secouer avec soin les draps et couvertures.

Art. VI. – Pendant les repos, les ouvrières peuvent se promener et se distraire dans la cour attenant à leur logement ; elles ne doivent aller en ville que pour faire les achats qui leur sont indispensables, après en avoir obtenu l’autorisation de leur surveillante.

Art. VII. – Il est absolument défendu d’aller en ville, la nuit sous aucun prétexte.
La porte de la maison donnant sur la rue sera fermée à 6 heures l’hiver, à 8 heures l’été, celle donnant sur la cour à 8 heures l’hiver, à 9 heures l’été. Celles qui, après les heures indiquées, iraient en ville sans autorisation préalable de M. le Directeur, seraient congédiées et perdraient leur droit au voyage aller et retour.

Art. VIII. – Conformément à l’Article VII ci-dessus, seraient aussi renvoyées les ouvrières qui se feraient remarquer par une tenue et une conduite peu convenable.

Art. IX. - Après 9 heures du soir, les lumières seront éteintes, tant au dortoir qu’au réfectoire, et les ouvrières devront être couchées et garder le silence.

Art. X. – Les ouvrières doivent assister aux offices le dimanche et les jours fériés.

Art. XI. – Toute infraction au nouveau règlement sera sévèrement réprimée, soit par une amende, une corvée supplémentaire ou l’exclusion.

Signé : H. BERTRAND

À votre avis, qu’est-ce qui fait que les conditions de vie et de travail des travailleurs, des travailleuses, des employés et des employées se sont considérablement améliorées - du moins en Europe occidentale - depuis presque cent ans ?

La volonté et le courage des syndicats et de leurs membres ou la générosité et l’humanisme des employeurs ?


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Alain Hubler 199 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines