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Sortir d’un deadlock humain

Publié le 15 mars 2013 par Pierrefauvel

On n’imagine pas à quel point les points de vue des personnes lors d’une réunion peuvent être radicalement différents, pas tant sur le contenu que sur l’attitude, la posture elle même. Du coup l’ensemble de la réunion a un cours erratique, on tourne en rond, on passe autant de temps à discuter de comment on va discuter qu’à discuter réellement des sujets.

Voici un exemple de casting pouvant mener à ce deadlock humain, une situation inextricable ou aucune décision ne peut être prise pour sortir du statu quo. Réunissez les dans la même réunion, et profitez du spectacle ! Drame garanti, mais cela devient répétitif au bout d’un moment.

B, Responsable de domaine, Interne
Je veux que l’on soit précis sur les faits. J’ai envie de leur dire : « Je ne comprends rien à ce que vous racontez. Que se passe-t-il ? ». Je n’aime pas Le désordre, l’ambiguïté.
R s’investit beaucoup, mais manque de recul. V est plein( e) de bonnes idées mais remet en question trop de choses.
Le projet doit avant tout être-efficient et rester dans le budget

J, Directeur de projets, Interne
Je ne veux pas que l’on cède au pessimisme. Un projet a besoin d’énergie positive, pas de jérémiades. Etre positif c’est être actif !
Je n’aime pas ceux qui passent leur temps à râler sans rien proposer, ceux qui ne voient que des problèmes et passent leur temps à en parler. N est insupportable, ne parle que de problèmes.
Il ne faut pas trop alarmer B. On va trouver une solution.

R, Chef de projet, Interne
J’ai beaucoup de tension accumulée. Je porte ce projet à bout de bras, je n’en peux plus. Je ne suis pas une machine, j’ai besoin de dire ce que j’ai sur le cœur.
J’ai envie de leur faire comprendre que je ne sais pas où donner de la tête, que ce projet me tape sur le système.
B est froid(e). J n’est pas à mon écoute.
J’ai l’impression que l’on attend de moi que je sois une machine. C’est trop dur, j’ai envie de sortir du projet.

N, Scrum Master, Externe
Il faut rester réaliste, que l’on ne s’embarque pas dans n’importe quoi. J’ai envie de leur crier : « Pipo ! »
Je n’aime pas ceux qui sont toujours positifs, au point de ne pas être réalistes (souvent les CP et les managers qui noient le poisson en espérant se refaire, comme des joueurs de pokers incapable de s’arrêter de miser.)
V est incontrolable et raconte n’importe quoi.
J est une autruche.
Cherchons des solutions viables, renégocions le périmètre avec le métier.

V, Coach agile, Externe
Je veux que l’on trouve une solution durable à la situation
J’ai envie de leur dire : « Et si… Examinons les idées les plus folles »
Je n’aime pas ceux qui refusent d’écouter de nouvelles idées, qui censurent. N n’écoute aucune de mes idées
Je pense qu’il faut un changement radical, réorganiser le projet en deux feature teams.

Si on applique les chapeaux de Bono, dont le principe est d’aligner TOUS les participants sur le même mode (créativité, faits, émotions, esprit critique, energie positive) à un moment donné et d’appliquer les modes l’un après l’autre,

B pourra accepter un plan d’action, quel qu’il soit, s’il est structuré et ordonné. Il saura être critique sur les questions de faisabilité ou de budget.
J pourra accepter des remises en question de ce plan d’action, s’il accepte ce temps de critique comme un souci de perfectionnement. Au moment opportun, il pourra mettre son expérience a contribution pour dire ce qui marche ou pas.
R verra une sortie poindre au bout du tunnel, et sortira du mode panique. Elle pourra communiquer sa vision des contraintes sans avoir l’impression de se plaindre.
N pourra améliorer ses relations avec la hiérarchie, car il acceptera de cantonner ses critiques au moment opportun. Il amènera les idées des membres de l’équipe.
V pourra faire passer son idée avec un meilleur impact, si tout le monde est en phase « créative ». Elle sera transformée et rationalisée, mais peu importe, elle sera passée.

Contrairement à ce que l’on peut imaginer, le respect des postures des autres ne vient pas naturellement dans le feu de l’action. Un complément peut être le baton de parole.

PS: Cela me rappelle les mésaventures de notre équipe de coach naissante.



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