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Un ministre ça ferme sa gueule ou ça ferme sa gueule

Publié le 01 juin 2007 par Nico2312
image : timeo
Si certains fidèles de Nicolas Sarkozy ont pu être déçus, et le faire savoir, de ne pas en être lors de la présentation du gouvernement Fillon, nul doute que deux semaines plus tard ils doivent pousser un gros ouf de soulagement rétroactif.
A peine nommés, François Fillon mettaient les ministres
en garde : gare à ceux et celles qui se ferraient bouler aux législatives, ils seraient obligés de quitter leur ministère. Bien entendu, vu la vague (la déferlante ???) bleue qui s’annoncent pour les 10 et 17 juin, les onze ministres candidats ne doivent pas totalement vivre dans la crainte de la défaite, d’autant que plus les trois transfuges sont dispensés de cette obligation d’onction du suffrage universel. Ce qui tombe bien pour Bernard Kouchner qui n’est jamais parvenu à se faire élire député, que ce soit en 1988 dans le Nord, en 1994 en Moselle, ou en 1996 lors d’une législative partielle à Gardanne. Maintenant c’est Nicolas Sarkozy qui les rappellent à l’ordre sur le mode du "c’est moi le président donc je décide et vous vous débrouillez pour exécuter". Sans compter que le président de la République est encore dans la phase (qui habituellement ne dépasse pas le stade du premier été d'exercice du pouvoir) où le nouvel élu se convainc encore lui-même quand il assure "je ferai tout ce que j’ai dit".
Ainsi Eric Woerth qui a osé faire part de ses interrogations sur la mise en place de la promesse de campagne sur la déduction fiscale sur les emprunts immobiliers s’est, en guise de réponse, fait clouer au pilori par le président de la République en personne qui l’accuse ni plus ni moins de colporter "la pensée unique". Ce qui en novlangue sarkozienne est en passe de devenir la pire des insultes. De même, Martin Hirsch se mord encore les doigts de son imprudence (crime de lèse majesté ???) au sujet des franchises de soins, geste ô combien déplacé qui lui a valu un superbe rappel à l’ordre de part de François Fillon : "Martin Hirsch vient de nous rejoindre, donc il n'avait pas lu avec beaucoup d'attention le projet politique sur cette question, qui est celui du président de la République". Après un tel tacle, pas sûr qu’on réentende prochainement le son de la voix du haut-commissaire…
En (déjà) vieux routiers de la Sarkozie, Jean-Louis Borloo et Christine Boutin ont déjà pris leurs marques : surtout ne pas bouger, ni même parler ou respirer, tant que le président de la République ne l’a pas expressément demandé. Chez le premier cela se traduit par le refus de rencontrer le moindre journaliste tant qu’il n’aura pas "une vision claire de ce qu'il doit faire" (cela s’applique-t-il à sa femme ???). La seconde révise ses gammes en répétant : "nous avons chacun notre place" et Nicolas Sarkozy "bien sûr c’est le président de la République"…. Effectivement c’est imparable.
Et que les ministres ne cherchent pas le moindre réconfort du côté du premier d’entre eux, puisque François Fillon a d’ores et déjà fait le deuil de la moindre parcelle d’autonomie en acceptant de n’être qu’une sorte de "super directeur de cabinet" du chef de l’Etat.

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