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Critique de la critique (suite)

Publié le 07 avril 2008 par Funuraba
Certains l'auront compris, la plupart des scènes décrites précédement, les citations et les comptes rendus de presse, sont purement fictifs (sauf l'imbécile du Descartes Guy des Cars qui, hélas, est bien réel), d'où le ridicule poussé à l'extreme, ainsi que l'absence de nuances du texte, écrit dans un mouvement d'humeur suite à la lecture d'une critique parue dans une revue hebdomadaire. Dès les premières lignes: "Aw!! de quoi ça s'agit?!". Avant meme la fin du premier paragraphe :"aya eddi hkaytek ou rouh. Wech darou Lyon m3a l'PSG?".
  C'est pour cela que je reproduis ci-dessous quelques passages d'un article plus posé, réfléchi et pertinent, d'Ahmed Cheniki, paru dans ElWatan:
  "...les textes se caractérisent souvent par des jugements de valeur, des phrases toutes faites ou des formules tellement poétiques qu'on en oublie l'essentiel: l'information. On a aussi affaire à des critiques-juges, qui ne s'embarassent pas de formules abruptes telles que "livre bien écrit", "poème manquant de force", etc, et d'une multitude d'expressions adjectivales surinvestissant davantage le discours".
   "...Nous avons souvent affaire à une critique à fleur de peau, émaillée de jugements de valeur, qui répond rarement aux attentes du lecteur: récit, parcours des personnages, auteur, édition".
  Meme si, poursuit khouna H'mimed: "Lire un texte, c'est forcément investir sa propre subjectivité et y intégrer des évènements personnels, sa formation, son empreinte idéologique, [...]. La relation avec le texte littéraire est dabord de l'ordre de l'émotionnel et de l'affectif".
   Cela ne veut pas dire pour autant qu'il faut prendre chaque production littéraire avec des pincettes car, poursuit Cheikh H'mida "Sartre fustige ceux qui, à force de traiter les productions de l'esprit avec un grand respect qui ne s'adressait autrefois qu'aux grands morts risquent de les tuer".
   Et de conclure: "Qu'est-ce donc la critique journalistique si ce n'est une expérience subjective mettant en avant la dimension informative et privilégiant souvent une relation de bon voisinage avec le texte littéraire? La relation avec le texte littéraire reste trop traversée par une série de médiations qui apportent un surplus de subjectivité à l'acte de lire. Barthes parlait de plaisir du texte. Est-il possible de réver à une critique littéraire de qualité en Algérie (meme si cela vaut pour tous les critiques du monde -note du rédacteur, Costals 3aroubi-) qui ne se réduirait pas à la dimension politique ni à la reproduction de discours étrangers sur notre propre littérature, avec clichés, stéréotypes et regard exotique en prime?" Kal'ha radjel tonton.
   Je ne vais pas finir sans citer le grand maitre, qui dit d'une jeune fille qu'elle a de grandes dispositions pour le métier de critique, car elle cherche à  "prouver qu'un objet qui est noir, noir comme encre, est blanc, blanc comme neige. [...]..elle démontrerait comment tel roman, uniquement lyrique, est au fond oeuvre réaliste; comment tel écrivain, d'évidence euphorique, est au fond un inquiet; elle  dirait en quoi Morand est  un  baudelairien, Giraudoux un écrivain populiste, etc. Et elle  deviendrait vite considérée, puisque l'important dans cet état n'est pas d'écrire des choses vraies, mais des choses qui n'aient pas encore été écrites par les confrères; n'est pas de juger juste, mais simplement de faire des papiers qui soient "repris" dans les autres journaux"  Montherlant. Pitié pour les femmes. (dans la lettre que Pierre Costals adresse à son ami Armand Pailhès) N3addin li ma yhabbekch Cheikh!!
   A bon entendeur
   Pierre Costals 3aroubi  

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