Le Capital // De Costa-Gavras. Avec Gad Elmaleh et Gabriel Byrne.
Costa Gavras, qui avait laissé sa chance à José Garcia de prouver avec Le Couperet qu'il pouvait être un très bon acteur dramatique, il a décidé
de faire la même chose avec Gad Elmaleh pour Le Capital. Sauf que voilà, ça dévisse assez rapidement. En effet, l'ambition était là mais le tout manque à la fois
de fond et de forme. On est dans un film qui tente de nous raconter quelque chose de très actuel (la crise économique, les manipulations de marché, …). Gad Elmaleh avait donc sur
les épaules un rôle ambitieux mais malheureusement, il n'en a vraiment pas les épaules. C'est dommage car j'aime bien cet acteur dans le registre comique, aussi bien potache que romantique. Il
est agréable et bon ami. Même dans ce film d'ailleurs, sauf qu'il a une tête de gentil, et pas de cet ambitieux homme d'affaires qui tente de se faire une place dans le monde de la finance. Bien
que de grosses pointures comme Gabriel Byrne viennent l'épauler, le film fait beaucoup de sur place à vouloir nager parmi les requins. Le Capital n'est pas non
plus totalement raté car certains sujets sont assez bien abordés (notamment le rachat de cette société japonaise).
La résistible ascension d'un valet de banque dans le monde féroce du Capital.
Malgré un scénario assez correct dans son ensemble, Costa Gavras ne parvient pas à en faire quelque chose de grandiose. C'est correct mais pas suffisamment éblouissant. Ce petit
thriller financier, bien qu'ambitieux, manque donc de fraicheur. Il ne parvient pas du tout à montrer toute l'étendue du Capital. Cependant, on peut apprécier le fait que le réalisateur soit
parvenu à créer un univers réaliste. On y croit à ces magnats de la finance, à ces foliés boursières, ou encore à toute cette histoire de licenciements. Mais bien que les choses soient assez bien
fichues au début, rapidement le film plonge et ne remonte malheureusement pas à la surface. Ce que j'avais envie c'est qu'il aille bien plus loin, un peu comme l'excellent Margin
Call ou encore Too Big To Fail. Il y a de très bons exemples américains sur le monde de la finance. De plus, c'est un sujet qui me passionnant (et pour tout vous dire,
je hais mes cours de finance de master, très paradoxal me direz vous). Mais c'est un monde impitoyable normalement.
Du coup, les histoires entre le héros et cette jeune mannequin sont grotesques et l'on sent bien que Gad Elmaleh a beaucoup de mal de ce point de vue là. Il aimerait surement
faire une petite vanne efficace au beau milieu de cela pour casser cette ambiance morose. Mais non, il ne peut pas. J''étais donc les fesses entre deux chaises avec Elmaleh que j'aime tellement
dans la comédie. J'étais déçu de le voir aussi coincé dans Le Capital. Mais je ne vais pas non plus dire que Le Capital est totalement raté. Il y a de bonnes
choses comme la représentation de l'univers (comme je le disais plus haut) et puis Gabriel Byrne qui joue au grand manitou et en impose par son charisme. Ce qui n'est pas le cas
pour le héros du film. On est donc à mi chemin entre un film caricature, et une vraie analyse profonde du milieu bancaire. Un film entre deux. Et le téléspectateur est lui aussi… entre deux.
Note : 4.5/10. En bref, un postulat de départ intéressant, et une belle analyse sur certaines parties grâce à la réalisation de Costa Gavras, parvenant à nous
plonger dans cet univers avec facilité. Mais le tout dévisse rapidement et plonge sans jamais remonter à la surface. Dommage.