Dancing on the Edge // Saison 1. 5 épisodes.
BILAN
Je vous avais parlé de cette petite découverte anglaise il n'y a pas si longtemps que ça. Je vous parlais même de mon Treme à moi, comme si j'avais enfin trouvé une série de
musique jazz à mon goût. Bien que je n'ai rien contre Treme, ne vous y méprenez pas, je ne suis jamais parvenu à entrer dedans. Je voulais tellement aimé autant que certains, que
je n'y suis même pas parvenu. Peut être que mon avis changerait presque quatre ans plus tard mais je ne sais pas si j'ai réellement envie de me replonger dans la série de HBO. Du
coup, je me suis laissé tenté par son homologue britannique, Dancing on the Edge, une série sur le monde du jazz dans les années 30. Autant dire qu'à cette époque, être musicien
noir et s'imposer dans l'aristocratie anglaise ce n'était pas une chose aisée. Et pourtant, au fil des épisodes la série nous raconte comment ce petit groupe est parvenu à devenir un vrai
phénomène. Je trouve juste dommage que les choses avancent aussi vite une fois les deux premiers épisodes écoulés.
Pourtant, il y a tellement de choses à raconter. Le premier épisode, dont je vous avais déjà parlé, place l'histoire et nous raconte comment ce groupe a fait son entrée dans cette bourgeoisie qui
n'était pas encore très ouverte à l'idée que des noirs puissent venir faire de la musique lors de leurs petites sauteries. Mais dès le second épisode et une chanteuse plus tard, les choses
évoluent et deviennent bien plus intéressante. Outre les petites histoires du groupe, ce sont aussi les histoires de leur ascension qui sont intéressantes à suivre. Au fil des épisodes les choses
se corsent bien évidemment (la série ne veut pas rendre tout trop simpliste non plus) mais prennent aussi forme. J'ai beaucoup aimé Louis Lester incarné par un Chiwetel Ejiofor
très convaincant dans Dancing on the Edge. Il était tout ce que je pouvais attendre d'une telle série. Sans compter sur son élégance (mais de la part des anglais c'est tout de
même le minimum syndical que d'avoir une très belle esthétique).
Je dis ça comme si c'était dramatique, non, bien évidemment que ce n'est pas dramatique. Mais tout de même. Il y aurait pu y avoir un peu plus de structure dans la série de Stephen Poliakoff. Peut être a t-il voulu trop en dire trop rapidement. C'est la question que je me pose régulièrement. Le meurtre de Jessie par exemple. Cette partie de l'histoire n'était pas à la hauteur de mes attentes. Je suppose que Dancing on the Edge aurait pu être plus ambitieuse et surtout créer un vrai retournement de situation. La série impose cependant une jolie petite réflexion sur la société de l'époque et le fait que les noirs pouvaient-ils faire confiance à leurs amis blancs ? Une question qui est posé dans tous les épisodes (plus ou moins discrètement d'ailleurs). Louis va s'en sortir à la fin du dernier épisode, un peu comme une sorte de miracle. Le meurtre de Jessie aurait pu être mis sur le dos de Louis jusqu'au bout, laissant alors Julian ne pas confesser son crime. Mais il n'en est rien.
Note : 6/10. En bref, une charmante petite série sur le milieu de la musique jazz des années 30. Bien que la fin laisse le téléspectateur sur sa faim, l'ensemble reste à la fois élégant et intelligent, posant à la fois des questions sur le statut des noirs dans les années 30 dans la bourgeoisie anglaise mais aussi sur la place de la musique jazz à cette époque. Reste la musique… époustouflante.