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Une journée à Pékin (5/6): Ordre et beauté à Sanlitun

Publié le 18 mars 2013 par Aurélien
Après un dîner de dim sum au délicieux Ding Tai Feng, je rejoins des amis dans une boîte à salsa de Sanlitun. Dans la féérie de la nuit, tout est propre et net et riche et brillant.
Je suis venu trois fois en Chine. En 2007, Sanlitun Village n’existait pas encore. Tout le côté ouest de la rue Sanlitun (qui s’étend sur un axe Nord-Sud) venait d’être rasé et cerné de palissades. Rien ne laissait deviner ce qui s’élèverait là.
Quand je suis revenu en 2009, un pâté de boutiques de luxe avait émergé, avec ses magasins de fringues occidentales, son Apple store et ses restaus chics, le tout relié par des ruelles piétonnières. Au centre, une place où les enfants couraient entre les jets d’eau au pied d’un écran plasma de six mètres sur quinze. Je suis souvent allé au Hatsuné, un bon japonais, et quelques fois au cinéma voir des films occidentaux pour un prix occidental. Dans le pâté contigu, au Nord, des bâtiments inachevés et des devantures muettes accueillaient des expos d’art contemporain ouvertes tard dans la nuit.
Eté 2012. Sanlitun Village s’étale sur bien 300 mètres du Nord au Sud. Tout n’y est qu’ordre et beauté, luxe, agitation et occidentalité. Toutes les grandes marques y sont, de Nike à Maison Martin Margiela. Ni trafic automobile, ni vacarme, ni saleté. Les gens sont propres et bien sur eux, ou étrangers. Les Chinoises sont en robe du soir; les Américains sont en short et tongs. C’est un îlot d’Occident rêvé caché dans la houle urbaine, rectangulaire comme l’enceinte d’un temple.
Les étrangers y sont à leur aise, car c’est leur élément: ils y retrouvent leur milieu naturel à moitié prix et avec juste ce qu’il faut de couleur locale pour qu’ils puissent dire être allé en Chine. Les Chinois riches, eux, y trouvent un usage à leur richesse.
Sur les trottoirs de l’autre côté de la rue, les vendeurs à la sauvette volent un peu le chaland candide. En face, dans l’écrin de Sanlitun, les marques occidentales font de même à la puissance dix avec la morgue qui en fait le prix.
Parfois aussi, un vieillard misérable fait grincer son erhu, ce violon à deux cordes, à l’angle d’une rue, dans l’indifférence générale.
Tout se fait très spontanément, sans heurt, très 潇洒.
Une journée à Pékin (5/6): Ordre et beauté à Sanlitun

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