Bientôt le printemps (en fait, il est déjà là, si l’on en croit notre calendrier !), la saison des amours et des parades nuptiales. Parades qui ont laissé leur empreinte sur nous autres primates humains, nous avons même un certain nombre de rituels en commun avec nos cousins poilus dans le domaine de la séduction.
A commencer par le rituel de la cour. Si le terme « faire la cour » sonne désuet, le rituel demeure même, si parfois, uniquement dans sa version accélérée (un click sur Meetic et un verre au café !).
Chez les singes , comme chez les hommes, on se regarde plus intensément quand on est sous le charme de l’autre - sous l’émotion amoureuse, la pupille se dilate- c’est un réflexe incontrôlable donc qui ne peut pas tromper (c’est bon à savoir ! ).
Si l'on évite parfois de regarder le partenaire convoité, histoire de ne pas se faire repérer par d’autres ou de ne pas se faire « démasquer » tout de suite, on ne résiste jamais longtemps, on finit toujours par se perdre dans le regard de l’autre.
Dans le monde primate humain ou non, quand on s’aime, on a besoin de se toucher, de se parler (ou de pousser des cris, pour les singes) au plus près, et bien entendu on s’offre des cadeaux. Ou plutôt le mâle doit offrir un cadeau à sa « promise ».
Chez les chimpanzés, les amoureux partagent leur pitance avec leur belle, ils la protégent dès qu’elle se sent agressée ou prend soin de ses petits. Certains offrent même des fleurs à leur compagne, comme quoi on a rien inventé. Sauf que chez les chimpanzés, les fleurs ne finissent pas dans un vase, pour décorer le « nid » conjugal, mais dans le gosier de la belle.
Car les chimpanzés adorent manger certaines fleurs. Et en récompense de la faveur qui leur est octroyée, en général, la belle accepte une copulation. C’est cela la réciprocité chez les singes.
L’évolution humaine nous a permis d’accomplir un grand pas, nous ne mangeons plus les fleurs (ou très rarement), nous les utilisons pour égayer notre intérieur mais il n’est pas rare qu’un joli bouquet conduise tout droit à la couche nuptiale…confirmant que ce rituel amoureux reste très efficace.
Un autre rituel amoureux est un héritage encore plus ancien, le baiser profond « avec la langue ». chez les oiseaux, on pratique couramment la becquée, entre parents et bébés. Certaines espèces comme les Aras, pratiquent la becquée entre « partenaires ». Comme ce mâle Ara seul dans sa cage, qui a offert des graines « prémâchées » à la jeune femelle que le soigneur a placée auprès de lui. Ce qui représente des heures pour collecter puis prémâcher ces graines. Détail amusant, l’Ara en question a feint d’ignorer sa partenaire potentielle pendant toute la durée de sa « collecte de grains » et ne s’est autorisé à la regarder qu’après lui avoir offert sa pitance prémâchée.
Dans d’autres espèces, comme certaines chauve- souris, on régurgite la nourriture pour pouvoir la partager avec ses proches.
Cet acte intime de survie ancestrale s’est progressivement ritualisé, pour subsister chez l’homme moderne sous la forme d’un baiser profond.