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Jimmy Carter à la rencontre du Hamas palestinien

Publié le 14 avril 2008 par Boukhari Nacereddine @argotheme
L'ex. président Jimmy Carter va à la rencontre de Khaled Méchaâl, le leader du Hamas palestinien. Visite entamée par Israël, ce dimanche 13 avril, dans une ambiance présidée par une totale désapprobation des Israéliens et des Américains. Alors que les européens se gardent dans un mutisme sur lequel plane des pressions des lobbys guerriers au détriment des populations palestiniennes vivant une double catastrophes : du pouvoir islamiste du Hamas et des incursions de Tsahal.

Malgré les levées de boucliers de divers horizons officiels d'Europe (union européenne et non distinctement des pays), d'Israël et de la Maison Blanche, avec de fortes pressions de ces deux derniers, l'ancien président Jimmy Carter, 84 ans, n'a pas cédé sur son désir de rencontrer à Damas en Syrie, Khaled Méchaâl, le leader du Hamas palestinien lors de son voyage entamé ce dimanche 13 avril.

GO ! GO ! Jimmy Vas-y, fonce... beaucoup d'hommes de paix derrière toi !

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Il se déplace sous la bannière de la « Fondation-Carter » avec Kofi Annan, l'ancien secrétaire général de l'ONU au nom des "Sages", le groupe créé en 2007 par Nelson Mandela qui réunit d'anciens dirigeants. Ces vétérans animés par un sens certain de l'équité, ont dans leur programme beaucoup de projets qu'ils n'ont pu terminer quand ils étaient en postes. Cette présence à ses côtés n'est pas citée par beaucoup de médias, à se demander à quoi rime cette omission ?
Arrivé la journée du dimanche en Israël, il a rencontré le chef d'Etat Shimon Pères et le père du soldat Gilad Shalit. Ce dernier, tient désormais à un échange de prisonniers, faute que Tsahal n'ait pu délivrer son fils après moult combats et dévastations au Liban, à Gaza et Cisjordanie. Le père a demandé de démarcher la libération du caporal. Le chef du Hamas a indiqué le 31 mars que le soldat, fait prisonnier les armes à la main, était vivant et se porte bien.
Avant d'entamer ses pourparlers, dans un entretien accordé à la télévision ABC, l'ancien président démocrate a déclaré "Il est très important que quelqu'un rencontre les dirigeants du Hamas pour exprimer ses vues, pour jauger s'ils peuvent faire preuve de souplesse, pour tenter de les convaincre de cesser toute attaque contre des civils innocents en Israël et de coopérer avec le Fatah en tant que groupe qui unit les Palestiniens". Et il précisa "Je n'y vais pas en tant que médiateur ou comme négociateur... (...) ... Mon engagement est de soutenir pleinement l'effort de paix qui est soutenu et endossé par le président (George W.) Bush et la secrétaire (d'Etat) Condoleezza Rice, ainsi que par les Israéliens et les Palestiniens..."
Depuis longtemps Mr. Carter avait entretenu et suivi une conduite originale pour l'ensemble du conflit du Moyen-Orient et israélo-palestinien, qui lui valu le prix Nobel de la paix en 2002. Il est aussi l'artisan, comme président américain ayant tracé l'architecture des accords de camp David, en 1979, qui ont débouché sur la paix que beaucoup d'observateurs ont soupçonné d'irréaliste et sans avenir, entre l'Egypte et Israël. Outre qu'il a publié un livre à l'intitulé évocateur, peu complaisant et accablant qui a suscité un tollé polémiste aux USA et en Israël alors que l'ouvrage est comme boycotté ou presque inconnu en Europe : « Palestine : La paix pas l'apartheid »
Le livre de Mr. Jimmy Carter : PALESTINE : La paix pas l'apartheïd
. Il est l'une des rares personnalités occidentales et même parme les arabes aussi, à défendre, comme et depuis le 8ème forum des droits de l'homme en Irlande, la reconnaissance des résultats des élections palestiniennes de janvier 2006 donnant 42% des voix au Hamas.
Parmi aussi ses grandes œuvres « sages » son déplacement, en 2002, à Cuba pour s'entretenir avec Fidel Castro.
Avec ce nouveau périple d'une semaine, du 13 au 21 avril où il mène plus une "mission d'étude" l'ancien président américain visitera, outre Israël, la Cisjordanie, l'Egypte, la Syrie, l'Arabie saoudite et la Jordanie.
Il apporte un cinglant revers au large boycott dont souffre le mouvement islamiste palestinien qui a repris le flambeau de la lutte armée après que feu Yasser Arafat, et son organisation le Fatah avec d'autres factions palestiniennes, se sont remises à l'évidence du travail diplomatique et confient la création d'un Etat palestinien à la négociation. Comme il met en échec l'immobilisme de la communauté internationale devant la situation de confrontation exacerbée, de part et d'autre, par le lancement de roquettes ou l'envoi de Kamikazes, côté Hamas, et les incursions expéditives de l'armée israélienne. La réunion d'Annapolis, fin 2007 aux Etats-Unis, suivie de la conférence des donateurs de Paris, sont désormais classées comme simples scénarii sans portée aucune.
Il a insisté mercredi dernier « Le Hamas mérite d'être reconnu par la communauté internationale, et en dépit de l'histoire militante du groupe, il existe une chance qu'il sera bientôt le socle dirigeant des palestiniens et pourrait se détourner de la violence ». Exprimant l'espoir que «le peuple de Palestine - qui souffrent déjà ... sous l'occupation israélienne - ne souffrent parce qu'ils sont privés d'un droit à payer leurs enseignants, policiers, travailleurs sociaux, travailleurs de la santé et fournissent de la nourriture pour les personnes ». M. Carter a rappelé qu'il avait rencontré le Hamas à de nombreuses reprises et pour la dernière fois juste après les élections de janvier 2006.
Selon lui, les responsables du Hamas lui avaient alors indiqué pouvoir faire preuve « d'une certaine souplesse... (...) ... J'ai l'intention de découvrir si c'est toujours ce qu'ils pensent... ».

Jimmy Carter à la rencontre du Hamas palestinien... Malgré les fortes pressions et les levées de boucliers.


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