Ce matin avec Martin Pouliot de Cogeco Trois-Rivières (106-9fm) nous avons discuté ensemble de la rumeur du versement d’un dividende spécial aux actionnaires d’Apple. Aussi, il a été question de la crise bancaire à Chypre.
Si vous souhaitez faire un parallèle honnête, il faudrait transformer quelque peu notre réalité. Supposons un instant que les filiales aux îles Caïmans de nos banques canadiennes vivaient des jours difficiles (ce n’est pas le cas, je fantasme). Imaginons ensuite que ces difficultés sont telles que la fermeture pure et simple de ces entités soit un scénario plausible. Dans un effort pour les sauver, les dirigeants demanderaient l’aide du gouvernement du Canada pour garantir des emprunts. Ça prendrait un sacré culot n’est-ce pas? C’est ce que Chypre demande à la communauté européenne.
Comprenez-vous pourquoi l’Eurogroupe demande aux Chypriotes de faire un certain effort. Les activités financières de Chypre nuisent à TOUS les Européens. De nombreux étrangers n’y vont QUE pour se soustraire à la taxation de leur patrie. Et là, il faudrait que les économies des contribuables servent à sauver les économies des fraudeurs fiscaux?
Bien que la mesure soit exceptionnelle, ce n’est pas un précédent. En 1992, le gouvernement italien de Giuliano Amato a instauré un prélèvement bancaire de 0,6% pour sortir le pays d’une grave crise financière. La décision a permis de récolter 15 milliards d’euros (30 000 milliards de lires de l’époque). Comparativement à 2013, les Italiens ont été préparés pendant de longs mois à cette éventualité. La communication ouverte a fait toute la différence. Les Italiens se souviennent de cet épisode comme un effort collectif rehaussant leur sentiment de fierté.
NB: Aux dernières nouvelles, le projet de prélèvements à la source sur les comptes bancaires de Chypre ne viserait pas les petits épargnants, mais que les déposants ayant plus de 20 000 euros en banque.