GÉRER SES DÉCHETS: L’ EXEMPLE DE CEUX QUI LE FONT AVEC SUCCÈS
Conférence TOWARDS ZERO WASTE. Beyond recycling: best practices on resource management in the EU
Parlement Européen - BRUXELLES - 7,8 mars 2013
Une délégation de 11 riverains membres des associations ARIVEM et Collectif 3R, s’est rendue à Bruxelles, au parlement européen, pour assister à la Conférence «Zéro Déchet» du 7 mars et visiter les centres de recyclage le lendemain.
Notre rencontre avec les organisateurs, les intervenants et les participants de cet événement "Zero Waste" a été passionnante.
Elle a entre autre été l'occasion de prendre contact avec des personnes constructives et compétentes, notamment des responsables de communes très engagées sur la question de la gestion des déchets.
Certains maires sont prêts à nous (les riverains et leurs élus) accueillir chez eux ou à venir chez nous, afin de nous communiquer leur expérience.
Nous avons eu la satisfaction de constater que nous aussi avions des choses à apporter à partir de notre étude et de notre réflexion sur la question du TMB-méthanisation
Déroulement de la journée du 7 mars 2013
Des élus du parlement européen et les responsables du programme Zéro Waste Europe ont donc réuni pour cette conférence, des maires de localités européennes, des scientifiques et chercheurs dans le domaine de la gestion des déchets et du recyclage, des bureaux d’étude, des entreprises ainsi que des organismes de protection de l’environnement.
Monsieur Janez Potocnik, commissaire européen en charge de l’environnement, était présent pour soutenir la mise en œuvre du programme Zero Déchet en Europe. Il a rappelé au public l’engagement de la Commission européenne d’interdire la création de nouvelles décharges en Europe, et a souligné que l’incinération n’est pas optimale à moyen terme, la seule solution durable étant le recyclage, la grande majorité des articles jetés ayant une valeur (ils peuvent être réutilisés et recyclés). L’objectif de l’Europe est une augmentation du recyclage de 5% par an jusqu’à 2020.
Cependant, Joan Marc Simon qui est à la tête du programme ZERO DECHET EUROPE, précise que ces résultats ne seront pas atteints en conservant la législation européenne actuelle: «Eurostat indique une stagnation du recyclage en Europe au bénéfice de l’incinération qui augmente. Nous devons changer de direction si nous ne voulons pas que l’UE perde encore une décennie. Nous devons aller de l’avant et atteindre des résultats ambitieux. Pour cela, il faut un véritable déclencheur sur la nécessité de gérer les déchets. Cela passe par la prise de conscience de la situation actuelle qui est très mauvaise, la mise en décharge et l’incinération n’étant pas des alternatives pérennes. Le recyclage n’est pas encore soutenu de façon sincère et ambitieuse par les institutions.»
Enzo Favoino, expert et chercheur à l’institut agricole de Monza Park, démontre que le programme ZERO DECHET n’est pas qu’un projet d’avenir, mais une réalité dans plusieurs localités à l’instar d’Hambourg, Turin, Milan et Salerno. C’est une question de méthodologie et d’engagement.
Le Commissaire européen, Janez Potocnik, a également exposé la stratégie européenne relative aux déchets plastiques. Le plastique crée des défis spécifiques et le développement de son recyclage doit être décuplé pour protéger les ressources. Le plastique biodégradable reste problématique car il risque de contaminer le cycle de recyclage du plastique conventionnel. Il faudrait le collecter séparément, ce qui est complexe. N’ayant pas vocation à être laissé dans la nature, sa décomposition dans des unités de compostage nécessite des techniques encore mal maitrisées. Enfin, les bioplastiques faits d'amidon extrait du maïs, du riz, de la canne à sucre ou des pommes de terre entrent en concurrence avec la production alimentaire.
Andrea Zanoni (ALDE, Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe) explique que le développement du recyclage est largement freiné par l’incinération. Le programme ZERO DECHET en Europe n’est pas une utopie, mais une nécessité urgente. Il n’y a ni magie, ni raccourci, et seules les bonnes démarches permettent des résultats sur le plan économique, social et environnemental. Nous devons développer une vision commune et le programme ZERO DECHET est la seule voie à suivre.
La première commune à avoir adopté le programme ZERO DECHET est Capannori.
Giorgio Del Ghingaro, maire de Capannori, est venu apporter son témoignage sur la mise en œuvre de cette ambitieuse gestion des déchets sur sa commune depuis 2008. «Nous multiplions les démarches simples». Son mot d’ordre est de «faire du concret», «d’avoir de la passion». La gestion des déchets se fait sur le principe du porte à porte, avec des micropuces installées sur chaque poubelle des particuliers, ainsi que des entreprises, et une fréquence des passages adaptée. Dans les cantines scolaires, il n’y a pas de bouteilles d’eau en plastique (que de l’eau du robinet), ni de couverts en plastique. L’auto compostage est mis en œuvre pour les cantines, l’administration et les particuliers. Les commerçants favorisent la vente de produits locaux et limitent les produits d’emballage. La commune fournit également gratuitement des couches recyclables. La ville a préféré investir dans des lave-vaisselle pour organiser des fêtes, au lieu d’acheter des couverts, assiettes et verres en plastique. Une certaine partie de la population s’est d’abord montrée rétive à ces démarches lors de leur lancement, pour devenir rapidement adepte à leur développement, d’autant que la taxe sur les ordures a diminué. Au final, cette expérience a permis un important gain économique pour la commune, ces économies permettant d’embaucher d’avantage de personnel pour accroitre les résultats sur la collecte en porte à porte. La réussite de cette démarche fait de nombreux adeptes parmi les communes voisines, et constitue pour toute l’équipe municipale, ainsi que les habitants, une véritable fierté locale. «les citoyens sont engagés!». L’objectif affiché par Giorgio Del Ghingaro, maire de Capannori, est d’atteindre 0% de déchets résiduels en 2020!
Inaki Errazkin Vitoria est ministre de l’environnement de la province du Gipuzkoaau Pays basque espagnol (710.000 habitants), et a exposé le succès du programme ZERO DECHET sur son territoire. Après s’être unie contre un projet d’incinérateur d’une capacité de plus de 200.000 Tonnes et suite à de nouvelles élections locales, la population et les nouveaux élus se sont lancés le défi d’une gestion efficace et pérenne de leurs déchets. Il y a d’abord eu un débat social très ambitieux, qui s’est accompagné de recherches alternatives. «Avant de nous lancer dans cette démarche, nous étions incrédules. Aujourd’hui, nous sommes des passionnés». Inaki Errazkin Vitoria explique le lancement d’une collecte en porte à porte adaptée au milieu urbain dense, à habitat collectif et insiste sur l’importance de la part organique dans nos déchets. La réussite du développement du recyclage passe forcément par une collecte séparée de la part fermentescible de nos ordures. Il a fallu ensuite réfléchir à la réussite économique de ce projet, avec la réinjection des produits recyclés dans l’économie locale. De nombreuses boutiques vendent par exemple des vêtements «dernière tendance» fabriqués à partir de produits recyclés localement. La pérennisation de cette démarche passe par une communication importante auprès des habitants et des entreprises, en impliquant par exemple les citoyens (vous êtes des super citoyens grâce à votre implication quotidienne: super mamie faisant le tri…). Le plus impressionnant est la rapidité avec laquelle cette démarche a porté ses fruits:
-En 2009, collecte sélective = 32%
-En 2012, collecte sélective = 79%
«Ceci est parfaitement possible quand vous avez une vision et un engagement commun avec la population»
Roy Vercoulen a ensuite présenté la logique du «Cradle to Cradle» ou «du berceau au berceau», le principe étant de sortir du piège de l’obsolescence programmée créatrice de déchets, pour fabriquer pour chaque secteur de production, des objets ou produits de toute nature conçus pour être recyclés sans fin.
Ariadna Rodrigo, des Amis de la Terre Europe, a conclu cette matinée par son exposé sur les matières premières présentes dans les déchets en quantité gigantesques, matières perdues car non recyclées, alors que leur prix après leur très impactante extraction dans les milieux naturels vierges, ne cesse d’augmenter. Ariadna Rodrigo a également exprimé son incompréhension sur l’attribution de subventions par la Communauté Européenne pour la construction de nouveaux incinérateurs, alors que les résultats du recyclage sont en stagnation en Europe et que la priorité encore donnée au traitement des déchets résiduels bloque le développement du principe du ZERO DECHET.
L’après-midi a été consacrée à la présentation des bonnes pratiques du recyclage et de la gestion des déchets par des entreprises et des conseils en développement durable auprès des producteurs, mais aussi des particuliers qui ont développé entre citoyens ou en partenariat avec leurs communes, des actions exemplaires en terme de gestion des déchets.
Sont ainsi intervenus le bureau d’études belge Greenovatetravaillant sur des process innovants de traitement des déchets et sur l’accompagnement des collectivités.
L’entreprise italienne en agroalimentaire Effecorta qui produit ses aliments à partir de produits locaux, a exposé son cahier des charges de production axé sur le développement durable.
Le cabinet estonien de design et de conseil en recyclage des produits de la mode, Upcycling Design, a exposé l’exemple de ses initiatives sur une usine de confection au Bengladesh.
Karen Cannard a présenté l’initiative exemplaire qu’elle a effectué en famille. Son fantastique dynamisme et son sens de la communication sur la gestion de ses propres déchets a créé un mouvement citoyen positif d’ampleur en Angleterre.
La société italienne de recyclage des produits électroniques et électriques DISMECO, nous a transmis une synthèse de ses démarches et de ses résultats dans ce domaine.
Enfin, Pål Mårtensson qui est à la tête d’une recyclerie à Gothenburg en Suède, a conçu et réalisé un parc ludique et novateur de recyclage et de réutilisation/réparation pour rendre les citoyens acteurs du recyclage et du programme zéro déchet.
La fin d’après-midi s’est terminée en apothéose avec la projection du film «Trashed» et la présence parmi nous de Jeremy Irons, acteur britannique que nous connaissons tous, détenteur d’un Oscar, producteur et acteur de ce film documentaire retraçant l’horreur de la situation actuelle en terme de pollution par les déchets. Jeremy Irons a salué le travail essentiel des organisateurs de cette conférence et la mise en relation des différents acteurs des bonnes démarches existant en Europe, et a dit attendre avec impatience l’officialisation d’une politique gouvernementale mettant en œuvre le programme ZERO DECHET. Jeremy Irons a décrit l’absurdité de la non réutilisation des matières premières «perdues» dans nos déchets non recyclés, et a exposé les ravages des déchets plastiques et des contaminants polluants sur notre environnement. L'acteur britannique a conclu en soulignant l’importance d’instruire et d’impliquer le plus grand nombre à tous les niveaux, des enfants aux politiciens, des citoyens aux industriels.
BRAVO aux organisateurs de cet événement.
MERCI pour cette mise en relation qui va déboucher sur un travail d’échanges entre nos élus locaux et leurs homologues qui font référence en matière de gestion des déchets.
LA MISE EN PLACE DU PLAN D’ACTION ZERO DECHET DANS LE 93 et LE 94,
C’EST MAINTENANT
Le COLLECTIF de l’ARIVEM
PANTIN – BOBIGNY –ROMAINVILLE – NOISY LE SEC
MONTREUIL – LE PRE ST GERVAIS – BAGNOLET – BONDY – AUBERVILLIERS – LES LILAS
PARIS XIX
N'hésitez pas à consulter le site de l'association
www.arivem-methanisation.fr
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Les riverains des usines témoignent : TOUS LES RETOURS D'EXPERIENCE : http://arivem.free.fr/crbst_60.html
Tout ce qu'il faut savoir sur le procédé prévu à Romainville : http://www.dailymotion.com/video/xpsm0s_tmb-methanisation-best-of-14-mars-2012_webcam
Le mouvement citoyen du 2 juinregroupant riverains et élus de la Seine Saint Denis : http://www.youtube.com/watch?v=Rmd1w1al_GM
Rappel des points noirs du projet de Romainville, ce qui marche ailleurs et les propositions de l'association : https://www.youtube.com/watch?v=Sce0rgh2M_4&feature=plcp
NOTRE SANTE, NOTRE SECURITE,
LA QUALITE DE L'AIR QUE NOUS RESPIRONS SONT DES DROITS FONDAMENTAUX
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