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COCAÏNE: Vers une thérapie génique contre l'addiction – The Journal of Neuroscience

Publié le 24 mars 2013 par Santelog @santelog

Ce processus moléculaire et cérébral, induit par l’usage de cocaïne, découvert par ces neuroscientifiques de l’Université du Michigan pourrait constituer une cible pour de futurs traitements pour prévenir ou supprimer la dépendance, conclut cette étude publiée dans l’édition du 6 mars du Journal of Neuroscience.

COCAÏNE: Vers une thérapie génique contre l'addiction – The Journal of Neuroscience
Le Dr Alfred J. Robison, professeur au Département de physiologie et de neuroscience, et ses collègues, ont cherché à comprendre le processus moléculaire par lequel la cocaïne va altérer le noyau accumbens, le centre du plaisir du cerveau, qui répond à des stimuli tels que la nourriture, le sexe et la drogue. « Comprendre ce qui se passe au niveau moléculaire dans cette région du cerveau lors d’une exposition prolongée à la cocaïne peut expliquer comment se développe la dépendance« . Les chercheurs constatent que la cocaïne entraîne certaines cellules du noyau accumbens (NAc –voir schéma ci-contre) à stimuler la production de 2 protéines, ΔFosB et CaMKII qui s’engagent dans un mécanisme clé de régulation du circuit de la récompense du cerveau en réponse à la cocaïne. Bien que jamais encore «  rapprochées  » dans de précédentes études, les chercheurs montrent ici que ces protéines entretiennent une relation réciproque, qu’elles augmentent respectivement la production de l’autre protéine et régulent leur stabilité dans les cellules.

Un effet «  boule de neige  » : L’équipe démontre cet effet «  boule de neige  » en réponse à la cocaïne en étudiant ce processus chez les rongeurs. Ils constatent qu’avec l’augmentation de la production de la protéine liée à la toxicomanie, les animaux se comportent comme s’ils étaient exposés à la cocaïne, même quand ils ne sont pas. Ils parviennent également à briser la boucle, ce qui perturbe la réponse des rongeurs à la cocaïne et bloque la fonction de la protéine d’apprentissage. Bref, en interrompant la boucle, les auteurs montrent que le processus induit par la cocaïne est alors perturbé.

Vers une thérapie génique contre la dépendance ? Ces résultats une fois vérifiés sur des cerveaux de personnes décédées dépendantes à la cocaïne, les chercheurs suggèrent que le même cycle d’augmentation de production de ces protéines identifié chez l’animal, serait également présent chez l’Homme usager de cocaïne, et que ces conclusions peuvent être directement pertinentes pour l’homme. Cette nouvelle compréhension de la dépendance au niveau moléculaire pourrait contribuer à ouvrir la voie à de nouveaux traitements pour les toxicomanes car interrompre une voie moléculaire est possible par thérapie génique. La méthode d’ailleurs employée ici sur les souris.

Source: The Journal of Neuroscience 6 March 2013 doi:10.1523/JNEUROSCI.5192-12.2013 Behavioral and Structural Responses to Chronic Cocaine Require a Feedforward Loop Involving ΔFosB and Calcium/Calmodulin-Dependent Protein Kinase II in the Nucleus Accumbens Shell (Visuel NIDA-NIH)

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