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Voir plus large et plus loin, pour éviter de regarder plus près ? ou quand Claude Bartolone confond poésie et Grand-Paris

Publié le 14 avril 2008 par Jean-Paul Chapon

Je n’aime pas les réactions à chaud, mais ce soir je tombe sur les déclarations de Claude Bartolone qui me met vraiment en rogne. Pour le Grand-Paris, Bartolone cherche où sont les franciliens et veut voir plus large et plus loin. On ne fera pas un rapprochement mesquinement politicien avec sa toute nouvelle accession à la présidence du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis pour analyser les prises de positions de Claude Bartolone sur le Grand-Paris comme par exemple les propositions de Philippe Dallier qui préconise la dispariton des Conseils Généraux de petite couronne.

Donc mon camarade Claude Bartolone (je suis membre du PS, dois-je le rappeler) veut voir plus loin pour le Grand-Paris, jusqu’à l’inscrire dans le “périmètre des cathédrales : Reims, Beauvais, Rouen, Orléans“. Pourquoi pas un Grand-Paris-Lyon-Marseille pendant qu’on y est. Et de poursuivre dans son entretien accordé au Figaro en disant que les questions doivent être abordés avec un périmètre correspodant. Pour les transports ça donne “au niveau régional, décidons des différentes formes qu’il doit prendre. Réfléchissons plutôt en termes de déplacements et mettons des tramways, des bus et des métros, mais aussi des routes et des pistes cyclables. ” Autant de généralités pour ne pas dire de banalités enfilées les unes après les autres comme autant de vilaines grosses perles d’une poltique que l’on aimerait voir disparaître. Qu’en penseront les banlieusards coincés pendant plus d’une heure non pas entre Beauvais et Paris, mais entre Nanterre et la Défense, en fin de semaine dernière ? Ils attendront sans doute la piste cyclable Beauvais-Nanterre-Paris…

Alors plutôt que de faire dans l’imagerie poétique avec ses horizons de cathédrales gothiques, Claude Bartonlone qui cherche les franciliens en confondant la taille étriquée d’une région, l’Ile-de-France, et les problèmes d’une ville, et même d’une Grande-Ville. Claude Bartolone devrait partager les problèmes de la ville au jour le jour, avec les franciliens, mais aussi avec les parisiens, intra et extra-muros, pour essayer de comprendre quel est le bon périmètre pour chacun de ces problèmes. Il verrait vite que l’horizon s’arrête plus à la limite de la grande couronne que de la Picardie. Et au passage, plutôt que d’égrainer des banalités, il pourrait proposer des solutions concrètes. D’ailleurs, je ne suis pas sûr que les habitants de Beauvais, de Chartres, de Rouen ou d’Orléans dans leur ensemble, soient aussi sensibles aux incidents quotidiens sur les lignes de métro et de RER de l’agglomération parisienne que ne le sont dans leur ensemble les banlieusards et parisiens intra-muros. Le jour où 100%, voire la majorité seulement de la population active des ces villes travailleront à Paris, alors oui, on pourra dire qu’elles sont le Grand-Paris.

Cela ne doit cependant pas empêcher de repenser la région Ile-de-France, aussi étroite que l’est Paris, et qui même si la ville n’a pas de cathédrale gothique pour faire plaisir à Claude Bartolone, devrait aller jusqu’au Havre, le grand port de la région.
En attendant, la gauche ferait mieux de s’emparer sérieusement d’un dossier qu’elle laisse la droite préempter, parfois pour le pire, voire les atermoiements de Roger Karoutchi, parfois pour le meilleur (ou au moins le mieux-disant) comme le fait Philippe Dallier. Et une fois de plus je finirai cette note en me demandant où en est la réflexion de Bertrand Delanoë ;-)

Jean-Paul Chapon


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