Pierre Moscovici humilié par l’Eurogroupe

Vous avez certainement suivi ce micro-évément qui a agité le PS et la sphère médiatique ce week-end. De quoi s’agit-il ? François Delapierre a traité de “salopards” les 17 ministres de l’eurogroupe qui ont signé l’accord sur Chypre, lors de son discours au congrès du Parti de Gauche et rappelant au passage que le ministre représentant de la France dans ce groupe se nomme Pierre Moscovici.

Jean-Luc Mélenchon a soutenu cette déclaration lors d’entretiens avec des journalistes présents en rajoutant que Pierre Moscovici parlait la “langue de la finance internationale”, ce qui n’est un scoop pour personne.

Une belle occasion pour le PS et ses ténors de lancer quelques insultes à Mélenchon, le traitant cette fois-ci d’antisémite, une manière peu élégante mais là aussi rien de nouveau, de tenter de faire barrage à la montée de la gauche qui se reconnait dans le front de gauche et dans les thèses de JL Mélenchon.

Bref, rien de bien intéréssant jusque là. Mais là où de nouveaux signaux apparaissent, et des plus inquiétant, c’est quand Harlem Desir ce matin déclare que Pierre Moscovici s’est en fait opposé à la décision de taxer les petits épargnant chypriotes.

Cette déclaration rejoint d’ailleurs une déclaration il y a quelques jour de Najat Vallaud-Belkacem, porte parole du gouvernement, pour qui la taxation des petits épargnants était “une erreur” (voir ici).

Donc, si on comprend bien ce qui s’est passé : le ministre des finances du pays ayant le 2eme PIB de l’Europe, le 5ème du monde, avec une populationdes plus importante et plus jeunes , s’oppose à un accord de tout son poids…. et celui-ci est quand même approuvé.

On comprend que Pierre Moscovici se soit senti obligé de fanfaronner sur son compte twitter au sortir de la réunion sur Chypre, en déclarant que l’Eurogroupe avait rempli sa mission (voir ici). C’est quand même plus facile de faire semblant qu’on était d’accord que de dire qu’on a capitulé une nouvelle fois.

Décidemment, la France ne compte plus les humiliations à l’Europe depuis l’arrivée de François Hollande. Le constat est cinglant et terrible pour nous, notre quotidien et notre avenir : avec cette équipe, la France ne pèse plus rien dans les décisions européenne.