Ch’tis

Lorsqu’un honnête film grand public comme celui-ci atteint un tel succès, le fait cinématographique doit laisser place au fait de société: Quelles valeurs dégage ce film, valeurs auxquelles le public actuel semble aspirer ?

Le film renoue avec la veine pagnolesque des films insérés dans une culture régionale et chez les “petites gens”. C’est un film exploitant une veine de comédie légère et dégageant de bons sentiments autour d’une intrigue simple.

En réalité, on est dans un film plein de gentillesse, dans lequel, au sein d’une région traditionnellement brocardée pour son climat et la tristesse de ses paysages, le cadre de direction peut nouer une réelle amitié avec le sous-fifre, où les gens s’entraident et sont chaleureux, accueillants, hospitaliers. C’est un film montrant un lien social fort au delà des disparités de situations.

Dans ce film, pas de peoples ni jet-set. C’est aussi un film de personnes ordinaires, plongé dans une culture populaire et, au delà de son succès dans le Nord, ce qui tendrait à prouver l’authenticité du rendu de cette culture, le film fait un tabac dans la France entière, y compris chez nous, dans le midi….

Un tel succès montreraitr alors que ces valeurs redeviennent des vecteurs forts dans toutes les couches de la société française en ces temps de mondialisation et d’hétérogénéïté culturelle, de fracture sociale, de “chacun pour soi”.

La question qui me vient à l’esprit est alors: ces valeurs sont-elles compatibles avec le nouveau tournant de la politique sarkozienne ? Si “non”, cela risque de nous promettre quelques périodes assez agitées.

Je rajoute que je n’ai pas vu ce film et que ces quelques réflexions ne sont que le résultat des discussions, chez moi, avec ceux qui sont allés le voir.