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Le cor de Nicolas

Publié le 25 mars 2013 par Malesherbes

Je ne comprends pas les réactions hystériques de certains des supporters de notre ancien président après sa mise en examen jeudi dernier. Je n’ai pas réussi à retrouver la trace d’une déclaration happée vendredi matin sur une radio mais il me semble bien avoir entendu un ancien ministre,  Gérard Longuet je crois, parler à propos de cette décision de justice d’un Roncevaux. Se sont immédiatement présentées à mon esprit la vision de Nicolas Sarkozy, tel Roland embouchant son olifant, celle du juge Gentil complotant à l'instar du traître Ganelon et celle d’une armée de socialistes en tenue de Sarrasins.

La surprise de Nicolas Sarkozy m’étonne moins. Celui qui, le 4 juillet 2003, au moment où ses hommes interpellaient Yvan Colonna, s’écriait : « On a arrêté l'assassin du préfet Erignac ! » ignore évidemment tout de la présomption d’innocence et s’imagine déjà tenu pour coupable. Ce qui peut augmenter son mécontentement, c’est que le chef de mise en examen est plutôt infamant. S’il s’attache à un acte exempt de toute brutalité, il ne se différencie guère par contre du délit commis par un voyou arrachant son sac à une vieille dame.

Il est bien évident que la récente ouverture d’une enquête sur Jérôme Cahuzac allait inciter le parti socialiste à ne pas faire grand bruit autour de cette mise en examen. Tout ce déluge de protestations n’a fait qu’attirer l’attention du public sur cet événement qui, traité plus discrètement, aurait vite disparu de l’actualité.

Si cette mise en examen est confirmée, il s’écoulera des mois, voire des années, avant que l’affaire ne soit jugée. Comme aucun des supporters de Nicolas Sarkozy ne doute de sa plus complète innocence, celle-ci, le moment venu, sera tout naturellement reconnue. L’infortuné mis en examen pourra alors de se parer des plumes de la vertu injustement soupçonnée et saura fustiger tous ces malfaisants qui ont tenté de l’abattre. La seule attitude productive était donc de se taire et de laisser le temps faire son œuvre.

À moins que, supposant qu’une justice indépendante ne parviendrait pas à cette conclusion, il était vital de tenter de la déconsidérer avec une telle violence.   


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