Critique Ciné : 20 Ans d'Ecart, quand la cougar attaque...

20 Ans d'Ecart // De David Moreau (II). Avec Virginie Efira et Pierre Niney.

On m'a tellement bien vendu 20 Ans d'Ecart que j'avais peur d'être déçu. Mais vraiment déçu. Je ne savais pas vraiment si cela allait me plaire dans le sens où les comédies françaises me déçoivent généralement (même si la dernière comédie romantique française que j'ai vu m'avait plu, le dernier film de James Huth avec Sophie Marceau et Gad Elmaleh). Et puis j'avais peur de ne pas trouver le sujet si fascinant que ça. Et finalement j'ai été séduit. Mais vraiment. Comme un gros coup de coeur instantané. J'ai été tout de suite pris par le film, son humour, sa légèreté et sa fluidité. Outre la bonne humeur de Virginie Efira (qui n'est plus à démontrer depuis que je l'ai découverte actrice dans Off Prime) c'est aussi le côté gauche et complètement fou de Pierre Niney qui m'a séduit. J'avais découvert cet acteur il y a quelques années de cela dans Le Fil à la Patte, une pièce de théâtre. Le temps passe vite, il est maintenant une sorte de nouvel espoir du cinéma français. Un acteur que tout le monde (ou presque) s'arrache mais aussi très talentueux. En tout cas, Virginie Efira n'a certainement pas boudé son plaisir.
Alice Lantins a 38 ans. Elle est belle, ambitieuse et fait preuve d’une impeccable conscience professionnelle au point d’en oublier sa vie privée. Bref, elle a tout pour devenir la prochaine rédactrice en chef du magazine « Rebelle », tout sauf son image de femme coincée. Mais lorsque le jeune et charmant Balthazar, à peine 20 ans, va croiser le chemin d’Alice, le regard de ses collègues va inexplicablement changer. Réalisant qu'elle détient la clef de sa promotion, Alice va feindre la comédie d’une improbable idylle.
La cougar c'est un sujet qui est presque passé de mode. On en a parlé il y a quelques années et puis maintenant cela a tellement été banalisé et surtout beaucoup trop scandé comme un accessoire de mode que c'est devenu démodé. J'avais peur que 20 Ans d'Ecart ne sache pas rendre ça suffisamment branché. Bien évidemment, j'ai rapidement compris que le sujet allait être exploré avec un ton moderne et jamais ennuyeux. Disons que je n'ai jamais senti de temps mort et en plus de ça, de cette comédie un peu osée ressort quelque chose de terriblement humain sur les sentiments. C'était joliment fait, joliment mis en scène aussi et joliment joué. Si l'on met de côté l'histoire d'amour qui est assez étrangère et nouvelle dans le monde des comédies romantiques (je n'avais jamais vu un film portant un tel sujet en comédie romantique), il reste dans un premier temps l'humour. Sans jamais baisser le rythme, le film s'amuse avec ses personnages et nous offre des répliques cultes, des scènes cul-tes et déjantées.
Je suis passé par tous les états, et surtout le rire. C'était pimpant et chic sans être bobo ou guindé. C'était amusant et enfantin sans jamais être puéril et lassant. C'était beau et mignon sans jamais tomber dans les mièvreries. Je crois que l'on tient ici l'une des meilleures comédies romantiques de ces dernières années. En espérant qu'elle soit reconnue par ses pairs comme une vraie comédie fraiche et osée. Car au fond, c'est ce qu'elle est. Et derrière cette montagne de dialogues délicieux (Jean Luc Mélenchon et les mathématiques auront surement du mal à s'en remettre ou auront pris leur pied) se cache quelque chose d'authentique. L'alchimie entre Pierre Niney et Virginie Efira est palpable tout au long du film sans jamais nous ennuyer avec des bons sentiments dégoulinants. Car au fond, seul une scène provoque l'émotion et elle est très réussie malgré son côté très classique. Le reste n'est que pur comédie déjantée et romance légère sans être futile.
Note : 9/10. En bref, brillante petite comédie romantique. Virginie Efira et Pierre Niney, sublimes tous les deux dans un film léger, drôle et déjà culte.